"Aucune innovation fiscale, réorganisation financière ou tout autre politique économique bien intentionnée ne donnera les résultats espérés tant que les dépenses du gouvernement ne seront pas soigneusement contrôlées," a déclaré la nouvelle ministre des Finances Kemi Adeosun lors du lancement de cette "Unité d'efficacité" (Efficiency Unit).
"Nous devons mettre de l'ordre dans les finances," a-t-elle affirmé, notant qu'il y avait de "grandes variations dans les prix des produits de base" achetés par le gouvernement.
Selon les départements gouvernementaux, remplacer une cartouche d'encre peut coûter 74 ou 290 euros, le prix d'un vol pour la même destination peut passer du simple au double, et les prix du matériel de bureau peuvent varier jusqu'à 80 %.
La chute des prix du pétrole - de plus de 100 dollars le baril en juin 2014 à environ 45 dollars actuellement - a fait fondre les revenus du Nigeria, premier producteur du continent, qui rencontre des problèmes pour financer les projets gouvernementaux ou payer les salaires des fonctionnaires.
Selon Kemi Adeosun, qui a été banquière d'investissement et a travaillé au cabinet de conseil PricewaterhouseCoopers, la chute des prix du pétrole rend une réduction des dépenses du gouvernement indispensable.
Le gaspillage et la mauvaise gestion dans le secteur public ont des "effets coûteux et de plus en plus nocifs" pour l'économie, a-t-elle déclaré, insistant sur la nécessité de surveiller de près les dépenses.
Cette nouvelle "unité" serait un "outil essentiel dans la gestion des dépenses publiques", pour assurer que "chaque naira soit bien dépensé", a ajouté la ministre, qui a été nommée en novembre par le président Muhammadu Buhari.
Cette initiative fait partie d'un vaste programme de lutte contre la corruption, un mal endémique au Nigeria, dont le président Buhari a fait une des priorités de son mandat depuis sa prise de fonctions fin mai.
Avec AFP