La composition de ce gouvernement importe peu à l'homme de la rue.
Il compte 34 ministres dont 5 femmes. Ces Centrafricains rencontrés à Bangui attendent plus de cette nouvelle équipe.
Les mouvements syndicaux, eux, se veulent prudents et se réservent pour l'instant de toute critique.
La plupart voit d'un bon œil le gouvernent Sarandji-2, mais attend de lui le paiement des arriérés de salaires de novembre et décembre 2013.
"Je note seulement que les deux mois d’arriérés (de salaires des fonctionnaires de l’état, NDLR) ne sont pas payés mais que le nombre de membres du gouvernement s’est allongé. Ça veut dire que le gouvernement a des moyens et il peut valablement nous payer nos arriérés," se plaint Firmin Poh-Zonguere, secrétaire général du Groupement syndical des travailleurs de Centrafrique.
Pour l'opposant Joseph Bendounga, président du Mouvement démocratique pour la renaissance et l'évolution de Centrafrique (MDREC), ce nouveau gouvernement est un non-événement.
"On s’attendait vraiment à un remaniement chirurgical (pour) corriger les erreurs de sa première décision : celle de nommer Mathieu Simplice Sarandji Premier ministre de la RCA. Nous nous sommes retrouvés avec deux professeurs d’université qui ont transformé le pays en un grand amphithéâtre où ils s’amusent à développer leurs petites théories. Et la souffrance du peuple centrafricain ne fait que s’aggraver. Un pays qui ne produit rien, qui n’a rien et qui ne vit que grâce à la générosité de la communauté internationale, on est allé à 34 ministres pour récompenser qui ? " s’interroge M. Bendounga.
Les femmes aussi se sentent lésées. Elles dénoncent, le non-respect de la loi sur la parité promulguée l'an dernier par le chef de l'état, selon Nadine Pingama Modo, membre de la société civile.
Au cours d'un point de presse ce mercredi à Bangui, le Premier Ministre Simplice Mathieu Sarandji s'est félicité du choix de ses nouveaux collaborateurs, parlant d'un gouvernement de diversité régionale.
Le Président Faustin Archange TOUADERA a remanié mardi son gouvernement alors que la situation sécuritaire se dégrade davantage à l'intérieur du pays.
Reportage de Freeman Sipila à Bangui pour VOA Afrique