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Le nouveau gouvernement prête serment devant Ali Bongo rentré à Libreville


Ali Bongo à Libreville le 5 février 2017.
Ali Bongo à Libreville le 5 février 2017.

Les 38 ministres du nouveau gouvernement gabonais ont prêté serment mardi au palais présidentiel de Libreville devant le chef de l'Etat Ali Bongo Ondimba, de retour au Gabon après deux mois et demi d'absence après un accident vasculaire cérébral (AVC).

Selon son entourage, le président Bongo est rentré dans la nuit de lundi à mardi à Libreville en provenance de Rabat, au Maroc, où il poursuivait sa convalescence après plusieurs semaines passées à l'hôpital de Ryad, en Arabie saoudite. Son retour a eu lieu huit jours après une tentative de putsch à Libreville.

Depuis son hospitalisation le 24 octobre, le chef de l'Etat n'a pas été vu publiquement.

Interrogée par l'AFP, la présidence n'a pas confirmé si le retour du président Bongo au Gabon était définitif, ou si ce dernier allait repartir à Rabat pour y poursuivre sa convalescence.

Au palais du bord de mer mardi, la presse n'a pas eu accès à la salle de prestation de serment du gouvernement nommé samedi, et la cérémonie n'a pas été retransmise en direct.

C'est à 17h00 (16h00 GMT) qu'une vidéo officielle de la cérémonie de prestation de serment a été diffusée par les médias officiels.

On y voit Ali Bongo Ondimba, assis sur un fauteuil roulant, le regard fixe avec un léger strabisme lors de rares plans serrés qui ne durent qu'entre une et deux secondes à peine.

Le président a seulement ouvert et fermé la séance au cours de laquelle chacun des ministres vient prêter serment.

Le Conseil des ministres, qui était prévu après la prestation de serment qui s'est achevée à 11H45 (10H45 GMT), a finalement été annulé sans explication.

"C'était très émouvant de le voir, je n'ai pas d'autres mots", a déclaré à l'AFP la porte parole du gouvernement, Nanette Longa-Makinda.

"Il lui faudra certainement quelques mois pour recouvrer la plénitude de ses aptitudes physiques, c'est sûr", a ajouté un ministre.

Pour la présidence, "il n'y a plus de débat sur la vacance du pouvoir", une formule reprise par plusieurs ministres devant la presse après la prestation de serment.

Mais l'un des représentants de la société civile, Marc Ona, a estimé dans un tweet que "le cirque se poursuivait", en référence à l'opacité dans laquelle s'est déroulée cette cérémonie.

Les autorités n'ayant que très peu communiqué sur l'état de santé du président, l'opposition n'a pas hésité à remettre en cause la version officielle, certains allant jusqu'à affirmer que le président gabonais était décédé.

De fait, il a fallu plusieurs semaines avant que les autorités ne reconnaissent que M. Bongo avait fait un AVC, et plusieurs mois avant que des images de ce dernier ne soient diffusées.

Dans une vidéo à l'occasion de la Saint-Sylvestre enregistrée au Maroc, où il a été transféré début décembre, M. Bongo était apparu changé, avec un strabisme.

La période d'absence d'Ali Bongo, 59 ans et au pouvoir depuis 2009, s'est accompagnée de troubles politiques quasi inédits dans ce pays d'Afrique centrale de 1,8 million d'habitants.

Le 7 janvier, une brève tentative de putsch — la deuxième de l'histoire du pays — a eu lieu à Libreville. Cinq militaires avaient appelé à un soulèvement sur la radio d'Etat. L'un a été abattu, les autres arrêtés. Un gendarme de garde à la radio-télévision a été également tué par les forces de l'ordre.

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