Le 18 octobre, la majorité et une frange minoritaire de l'opposition ont signé un accord qui prévoyait de constituer un gouvernement d'union nationale dirigé par un Premier ministre d'opposition au plus tard le 8 novembre.
"Six jours" de patience supplémentaire pour la désignation du Premier ministre n'entrave en rien l'objectif de "rechercher plus d'inclusivité" et d'assurer "des élections apaisées", a réagi mardi Vital Kamerhe, co-modérateur de l'opposition au dialogue.
"Nous ne devons pas demander au président de la République d'appliquer un accord dont il n'a pas pris connaissance", a-t-il estimé lors d'une conférence conjointe avec le modérateur de la majorité, Alexis Thambwe Mwamba, également ministre de la Justice de RDC.
"C'est mal parti, la suite sera biaisée", a fustigé de son côté le député d'opposition Corneille Muswaswa, présent à la conférence.
Une autre raison avancée par les deux modérateurs pour ce retard est l'attente des "résultats des bons offices des évêques auprès de ceux qui n'ont pas participé au dialogue", a ajouté M. Kamerhe. Il faisait allusion au "Rassemblement" d'opposition constitué autour de l'opposant historique Etienne Tshisekedi, qui avait boycotté le dialogue national et rejeté l'accord issu de ce forum.
La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection contestée du président Joseph Kabila en 2011, aggravée par le renvoi de la présidentielle à une date non fixée à la suite de l'accord conclu en octobre entre la majorité et une frange minoritaire de l'opposition.
La Constitution interdit à M. Kabila de se représenter. Son mandat expire le 20 décembre, et le "Rassemblement" de l'opposition exige son départ du pouvoir à cette date.
Selon l'accord signé le 18 octobre, M. Kabila reste à la tête du pays jusqu'à l'élection d'un nouveau président en avril 2018, et le gouvernement doit être dirigé par une personnalité de l'opposition.
Ce nouveau Premier ministre sera chargé de former un nouveau gouvernement.
Avec AFP