Ces résultats sont ceux qui ont été envoyés à la Commission électorale (Ceni) pour 14 des 18 provinces du pays, soit environ 70% des quelque 4,8 millions d'électeurs inscrits.
Le oui obtient des scores oscillant entre 50 et 85% dans ces 14 provinces, pour certaines des bastions de l'opposition. Ces résultats ont été publiés par un collectif de 15 radios publiques et privées œuvrant sous l'égide du ministère en charge des médias.
Dans la capitale Bujumbura (ouest), et les provinces de Bujumbura rural (ouest) et de Bururi (sud), où le CNDD-FDD, le parti au pouvoir, avait perdu tous les scrutins jusqu'ici, le oui obtient respectivement 53,9%, 75,7% et 51,9%.
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Le oui est également largement en tête dans les provinces de Kirundo (83,1%), Muramvya (78,5%), Rumonge (68,9%), Bubanza (81,6%), Mwaro (61,6%), Ruyigi (72%), Karuzi (83,7%), Gitega (71,4%), Makamba (66,5%), Rutana (62,1%) et Ngozi (84,2%).
Dans ces 14 provinces, le taux de participation est supérieur à 90%, selon la même source.
La Ceni n'a pas encore indiqué quand seraient communiqués les résultats officiels. Mais un de ses cadres a confié à l'AFP que cela pourrait avoir lieu samedi.
Les tenants du non ont condamné la pression mise par les partisans du pouvoir sur les électeurs pour qu'ils votent en faveur de la réforme.
L'ancien leader rebelle hutu Agathon Rwasa, chef de la coalition d'indépendants Amizero y'Abarundi (Espoir des Burundais), a dénoncé "des intimidations de toutes sortes" à l'encontre des électeurs le jour du vote.
Selon son mouvement, des responsables des bureaux de vote membres du CNDD-FDD sont entrés dans les isoloirs et ont forcé les électeurs à voter oui.
Des témoins ont également indiqué avoir vu des Imbonerakure, la ligue de jeunesse du CNDD-FDD, qualifiée de milice par l'ONU et qui fait régner la terreur parmi la population, faire du porte-à-porte pour inciter les électeurs à voter, et en forcer certains à choisir le oui.
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Réagissant à ces accusations, Joseph Ntakarutimana, secrétaire général adjoint du CNDD-FDD, a moqué des "exagérations" et invité les partisans du non à porter plainte.
Si elle est adoptée, la Constitution autorisera M. Nkurunziza, 54 ans et au pouvoir depuis 2005, à briguer deux mandats de sept ans à partir de 2020.
Depuis sa candidature à un troisième mandat en avril 2015, contestée par l'opposition, la société civile et une partie de son camp, il a mené une répression brutale, qui a fait au moins 1.200 morts et plus de 400.000 réfugiés.
Avec AFP