"Je comprends que, alors que êtes ici, votre coeur bat pour votre pays, et il bat non seulement par affection, mais aussi du fait de l’angoisse causée par le fléau de la guerre et les difficultés économiques", a dit le pape aux milliers de fidèles ukrainiens, dont de nombreux enfants, venus assister à cette visite.
"Je suis ici pour vous dire que je suis proche de vous: proche par le coeur, par la prière, quand je célèbre l'eucharistie. Alors, je supplie le prince de la paix pour que les armes se taisent", a ajouté le pontife argentin.
Le pape a été accueilli par le primat de l'Eglise grecque-catholique d'Ukraine Mgr Svjatoslav Shevchuk qui a profité de cette visite pour attirer l'attention sur le conflit dans son pays.
Depuis quatre ans, "notre pays subit le fléau constant de l'agression russe qui est en train de provoquer en Europe une des crises humanitaires les plus graves depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale", a affirmé Mgr Shevchuk évoquant "une guerre oubliée par la communauté internationale".
"Espérons que cette venue soit le premier pas, de bonne augure pour une prochaine visite en Ukraine de votre part", a ajouté le prélat.
A l'occasion de sa visite, le pape s'est aussi recueilli sur la tombe d'un ami rencontré en 1949 à Buenos Aires, Mgr Stefan Chmil, qui lui avait expliqué la liturgie grecque-catholique. Le corps de Mgr Chmil repose dans la crypte de Sainte-Sophie.
L'Ukraine - pays où les rebelles prorusses de l'est sont en majorité des orthodoxes rattachés au patriarcat de Moscou et se battent contre d'autres orthodoxes et contre les gréco-catholiques (uniates) rattachés à Rome - est traditionnellement un terrain délicat pour les relations entre le Vatican et l'église orthodoxe russe.
Le pape François aimerait se rendre en visite en Russie mais il a indiqué ne pas souhaiter scinder ce dossier de celui de l'Ukraine.
Le conflit, qui a éclaté en Ukraine après la destitution du président prorusse Viktor Ianoukovitch à l'issue d'un mouvement de contestation pro-européen à Kiev et l'annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée, a fait plus de 10.000 morts depuis avril 2014.
Avec AFP