Georges Kwawu Aïdam, le premier vice-président de l'Union pour la république (UNIR) a déclaré à l'AFP qu'il y aurait des "marches mercredi (20 septembre) et jeudi (21 septembre) pour soutenir le projet de loi (constitutionnel) du gouvernement et aussi pour dire non à la violence". Il n'y a toutefois eu aucun communiqué officiel.
L'opposition avait choisi ces mêmes dates pour demander la révision de la Constitution, et notamment une limitation du nombre des mandats présidentiels, qui s'appliquerait de manière rétroactive, empêchant le président Faure Gnassingbé de se représenter au scrutin de 2020.
Jean-Pierre Fabre, le chef de file historique de l'opposition, a réitéré son appel lundi, envoyant un message audio au peuple togolais via la plateforme de télécommunication WhatsApp.
"Mes chers compatriotes (...) nous vous invitons encore une fois à vous mobiliser pour prendre part massivement aux manifestations qu'organisent les forces démocratiques", mercredi et jeudi, a lancé le président de l'Alliance nationale pour le changement (ANC). "Nous n'aurons pas de répit, nous n'aurons pas de repos tant que M. Faure Gnassingbé n'aura pas quitté le pouvoir comme vous le lui demandez".
Les 6 et 7 septembre, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues de Lomé et d'autres villes à l'appel de l'opposition pour demander la révision de la Constitution.
Les manifestants, particulièrement déterminés, avaient brandi des pancartes et scandé des slogans pour demander le départ du président Faure Gnassingbé.
Le gouvernement a soumis un projet de loi de révision constitutionnelle, qui doit être étudié par l'Assemblée mardi, mais qui n'applique pas le principe de retroactivité de la limitation des mandats réclamé par l'opposition.
Ce week-end, les évêques du Togo ont condamné "les violences excercées par les forces de l'ordre" et demandé "aux leaders politiques du pays d'éviter d'organiser des manifestations antagonistes le même jour".
Début septembre, le parti au pouvoir avait déjà décidé d'organiser des marches en même temps que l'opposition, obligeant celle-ci à décaler ses dates pour éviter les affrontements.
M. Aïdam avait alors déclaré que son parti serait "actif pour défendre ses valeurs" et que l'opposition n'avait pas le monopole de la rue.
Le président Gnassingbé a succédé à son père, Gnassingbé Eyadéma, qui est resté près de 40 ans au pouvoir, avec l'appui de l'armée et en modifiant la Constitution. De violentes manifestations et une féroce répression s'en étaient suivies.
Il a ensuite été réélu en 2010 et en 2015, lors de scrutins très contestés.
Avec AFP