A 10H10 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI), prix de référence du pétrole aux Etats-Unis, est tombé à 40,10 dollars, tandis que le cours du Brent de la mer du Nord descendait à 52,02 dollars le baril, tous deux à leur plus bas niveau depuis le 1er décembre 2016.
Les cours de l'or noir, qui avaient fortement reculé depuis 2014 pour tomber début 2016 à moins de 30 dollars, plombés par la surproduction mondiale, avaient remonté au fil de l'année alors que la faiblesse des prix décourageait les producteurs, notamment de pétrole non conventionnel, et limitait ainsi leurs extractions.
Pour accélérer ce mouvement, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a convaincu d'autres grands producteurs, dont la Russie, de se joindre à elle pour un accord de limitation de leur production, ce qui avait permis aux prix de renouer avec les 50 dollars le baril début décembre.
"Les acteurs du marché se demandent désormais à quel point les efforts de l'Opep peuvent être efficaces alors que les réserves américaines grimpent", a commenté Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group.
Selon les données de l'administration américaine publiées mercredi, lors de la semaine achevée le 3 mars, les réserves commerciales de brut ont augmenté de 8,2 millions de barils pour atteindre 528,4 millions de barils, un nouveau record.
Cette hausse graduelle pousse les acteurs du marché à observer avec attention la production des pétroliers indépendants américains, dont les extractions de pétrole de schiste n'étaient plus rentables quand les prix avaient trop chuté, et qui ne sont pas engagés par l'accord de l'Opep.
"Visiblement, la goutte qui devait faire déborder le vase est tombée mercredi sur le marché du pétrole", ont expliqué les analystes de Commerzbank.
"La chute des cours a pu être déclenchée par des commentaires de Harold Hamm, un des pionniers du pétrole de schiste et directeur du (groupe pétrolier américain) Continental Resources. Il a prévenu que le pétrole de schiste américain pourrait 'tuer le marché du pétrole' si la production devait augmenter trop rapidement", ont ajouté les analystes.
Avec AFP