Le Premier ministre a reconnu devant la représentation nationale que le pays est en guerre. En trois ans 118 personnes, civils comme militaires ont été tués. Il faut agir, estime le Premier ministre Paul Kaba Thiéba.
"La situation sécuritaire de notre pays s’est considérablement dégradée depuis le début de cette année 2018. Il s’agit sans doute d’une guerre. Une guerre injuste et imposée à notre peuple. Nous allons la mener pour défendre chaque pouce de notre territoire. Nous allons la mener pour assurer la sécurité des Burkinabè et de leurs biens ", déclare M. Thiéba
Mais l’opposition, elle, estime que le pouvoir en place ne fait rien dans cette lutte contre le terrorisme. Jean Nacoulma de l’UPC, Union pour le progrès et le changement, principal parti d’opposition.
"L’insécurité prend des proportions inquiétantes dans notre pays. Dans la région de l’Est en plus des attaques par mines piégées contre les forces de défense et de sécurité, les assaillants s’en prennent à des édifices publics et assassinent froidement des civils comme c’était le cas samedi dernier dans la Kompienga (Est). Les attaques auraient pu être circonscrites voire stoppées si nos autorités avaient équipé de manière adéquate nos forces de défense et de sécurité. Si elles avaient suffisamment réorganisé et outillé les services de renseignements tout en veillant à ce que le moral de nos valeureux soldats demeure haut. Mais tel n’est pas le cas", se plaint M. Nacoulma.
Selon un communiqué de l’Etat-major, l’armée a effectué des frappes aériennes ce week-end dans l’Est du pays, désormais principal bastion des terroristes. Des bases terroristes détruites. Ce n’est qu’une victoire d’étape selon Laurent Kibora, Spécialiste en sécurité et développement.
"L’hydre terroriste est un monstre qui se développe, qui se métamorphose et qui s’adapte. Pour que ces actions soient efficaces, elles doivent être soutenues et continues. Et non ponctuelles, qui laissent le temps, qui laissent le répit à ces groupes terroristes de se réorganiser et de revenir. Il faut que nous nous disions que nous sommes en situation de guerre qui est appelée à durer. Nous devons armer nos forces armées et nos services de renseignements à faire face à cette donne pour de bon", conseille M. Kibora.
Un conseil de défense devrait avoir lieu toutes les deux semaines. Il sera présidé par le Président du Faso lui-même, Roch Kaboré, a annoncé le Premier ministre. La dernière attaque dans l’Est du pays a fait 8 civils tués.