Les charges contre Kizza Besigye découlent du fait "qu'il ne cesse de se proclamer vainqueur de la présidentielle, d'appeler à une enquête indépendante sur ces résultats, et de sa prétendue prestation de serment", a expliqué Solomon Muyita, porte-parole de l'institution judiciaire ougandaise.
"Il a fait des déclarations en divers lieux et divers moments dans le pays", a-t-il ajouté.
Kizza Besigye avait obtenu 35,61% des voix lors de l'élection présidentielle du 18 février, alors que Yoweri Museveni, qui en avait obtenu 60,62%, a été réélu pour un 5e mandat. Depuis cette date, M. Besigye a passé plusieurs semaines assigné à résidence.
Mercredi, Kizza Besigye avait été arrêté à Kampala, la capitale, après avoir prêté serment comme président lors d'une cérémonie alternative, la veille de l'investiture officielle de Yoweri Museveni. Il avait ensuite été emmené à Moroto (nord-est), où il a comparu vendredi devant un tribunal qui l'a inculpé de trahison.
Il devrait rester en détention jusqu'au 25 mai, date de sa prochaine comparution.
La trahison est un crime passible de la peine capitale en Ouganda mais le pays n'a procédé à aucune exécution depuis des années. M. Besigye a déjà été inculpé de trahison en 2005 mais les charges contre lui avaient finalement été abandonnées.
Opposant de longue date à M. Museveni, M. Besigye avait été arrêté plusieurs fois avant et après les élections, accusé tantôt de trahison, tantôt de viol, parfois battu et hospitalisé.
Yoweri Museveni, 71 ans, au pouvoir depuis 1986, a été réélu dès le premier tour au terme d'un scrutin conduit, selon des observateurs internationaux, dans une "atmosphère d'intimidation" imposée par un régime qui a muselé toutes les voix dissidentes. Le dirigeant ougandais rejette de son côté toute accusation de fraude.
Avec AFP