Ce rapport confidentiel du Bureau anticorruption (ACB) soupçonne M. Mutharika et son parti, le Parti démocratique progressiste (DPP), d'avoir touché l'équivalent de 195.000 dollars de pots-de-vin d'une entreprise qui avait remporté un contrat pour la fourniture de rations alimentaires à la police.
Interrogé par l'AFP, le directeur de l'ACB Reyneck Matemba a confirmé l'authenticité du rapport.
"Je peux confirmer que l'ACB a (...) ouvert une enquête et que nous sommes près de la conclure", a-t-il déclaré.
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Le porte-parole du chef de l'Etat, Mgeme Kalilani, avait démenti vendredi toute irrégularité de sa part, affirmant que l'argent qu'il avait perçu était un don fait à son parti.
Lundi, le chef du principal parti d'opposition a exigé la démission du chef de l'Etat.
"Il a échoué à prouver qu'il était un homme d'Etat et qu'il était exemplaire (...) il doit démissionner immédiatement", a plaidé lors d'une conférence de presse Lazarus Chakwera, le patron du Parti du congrès du Malawi (MCP).
"Nous avons perdu toute confiance en lui", a renchéri à l'AFP le responsable d'un groupe d'ONG de la société civile, Gift Trapence, "s'il n'a pas quitté ses fonctions dans deux semaines, nos descendrons dans les rues pour l'y contraindre".
Elu en 2014, M. Mutharika a été investi lundi par son parti pour briguer un nouveau mandat à la présidentielle de mai 2019.
Mais il est de plus en plus contesté. Des milliers de personnes ont défilé en avril dans plusieurs villes de ce petit pays pauvre d'Afrique australe pour protester contre la corruption, les premières manifestationsantirégime depuis 2011.
Elle aussi impliquée dans un scandale financier, la prédécesseure de M. Mutharika, Joyce Banda, a annoncé qu'elle briguerait l'investiture de son parti pour la présidentielle.
Elle est rentrée en mai au Malawi après quatre ans d'exil.
Avec AFP