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Le président ordonne que les détenus devront travailler "jour et nuit" en Tanzanie


Le président tanzanien John Pombe Magufuli salue lors de la cérémonie de commémoration du 56ème anniversaire de l'indépendance du pays à Dodoma le 9 décembre 2017.
Le président tanzanien John Pombe Magufuli salue lors de la cérémonie de commémoration du 56ème anniversaire de l'indépendance du pays à Dodoma le 9 décembre 2017.

Les prisonniers devront travailler "jour et nuit" et recevoir des "coups de pied" s'ils font preuve de "paresse", a ordonné samedi le président tanzanien John Magufuli aux autorités carcérales de ce vaste pays d'Afrique de l'Est.

Depuis son accession au pouvoir en 2015, le président Magufuli a été critiqué par des organisations de défense des droits de l'homme et de la société civile pour son autoritarisme, ses détracteurs l'accusant de réprimer l'opposition et la liberté d'expression.

Le chef de l'Etat tanzanien a donné ces nouvelles instructions samedi alors qu'il procédait à l'investiture du nouveau commissaire général des prisons, Faustine Martin Kasike.

"C'est une honte pour le pays de continuer à nourrir les prisonniers. Toutes les prisons ont des champs, il faut que les prisonniers cultivent. Certains membres du personnel des prisons n'ont pas de logement. Faites travailler les prisonniers, qu'ils fabriquent des briques nuit et jour", a déclaré le président Magufuli.

"S'ils font preuve de paresse, assenez-leur des coups de pied. Vous avez là une main-d’œuvre, gratuite en plus", a poursuivi le président tanzanien, affirmant aussi que le manque d'activité des prisonniers favorisait la consommation de drogue et l'homosexualité.

>> Lire aussi : Arrestation d'une vingtaine d'opposants en Tanzanie

Ce dernier a également demandé aux autorités carcérales de mettre un terme aux visites conjugales en prison. "Un homme est emprisonné, laissant dans la communauté sa femme et un surveillant de prison reçoit un jour cette femme et autorise le prisonnier à faire des choses qu'il n'est pas censé faire durant sa détention. Je ne veux plus entendre parler de cela", a lancé le président, surnommé le "bulldozer" pour ses déclarations musclées.

Si ce style clivant a nourri la popularité initiale de John Magufuli, il alimente la décote du président aujourd'hui.

Selon un sondage de l'ONG Twaweza ("Nous pouvons y arriver" en swahili) publié début juillet, 55% des Tanzaniens approuvent M. Magufuli, le plus faible taux jamais enregistré pour un président de ce pays, contre 96% deux ans plus tôt.

Ce sondage révèle en outre que les citoyens ont l'impression que leurs libertés avaient diminué depuis l'élection de M. Magufuli.

Avec AFP

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