M. Jammeh s'exprimait lors d'une rencontre avec des délégués de la Fédération des barreaux africains diffusée par la télévision publique gambienne tard mardi soir.
Il a également condamné la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui a annoncé ce week-end qu'elle prendrait toutes les mesures nécessaires pour que le résultat de la présidentielle soit respecté.
"Je ne suis pas un lâche. On ne peut pas intimider ou violer mes droits. Telle est ma position. Nul ne peut me priver de la victoire à l'exception d'Allah le Tout-Puissant", a-t-il dit.
"La délégation de la Cédéao est venue ici, et je lui ai expliqué" la situation, "documents" à l'appui, a affirmé Yahya Jammeh, dans ses habituels boubou, écharpe et chéchia blancs, mais les traits visiblement plus tirés que lors de ses précédentes apparitions publiques.
A Abuja, a-t-il poursuivi, "ils ont dit à mon représentant que 'Jammeh doit partir' et que le 19 janvier, tous les chefs d'Etat de la Cédéao seront à Banjul pour assister à l'investiture du président élu", ce qui est selon lui une violation des textes de l'organisation sur la non-ingérence dans les affaires intérieures de ses Etats membres.
Il est longuement revenu sur sa décision initiale de reconnaître, dès le 2 décembre, la victoire d'Adama Barrow, qu'il avait appelé devant les caméras pour le féliciter, puis son revirement une semaine plus tard, le 9 décembre, en dénonçant notamment des erreurs commises par la Commission électorale indépendante (IEC) et des intimidations de ses partisans.
D'après la commission électorale, l'opposant Adama Barrow l'a emporté avec 43,3% des voix, soit moins de 20.000 voix d'avance sur le président sortant (l'élection présidentielle en Gambie est un scrutin majoritaire à un tour).
Après avoir reconnu dans un premier temps sa défaite, Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 22 ans, a annoncé le 9 décembre qu'il avait changé d'avis et réclame la tenue d'un nouveau scrutin.
Avec Reuters et AFP