La perspective d'une intervention militaire pour forcer M. Jammeh au départ, évoquée comme "une solution envisageable" en dernier ressort par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) à la veille d'une mission mardi à Banjul de quatre chefs d'Etat de la région, semble même s'éloigner.
La Gambie figure à l'agenda du sommet de la Cédéao samedi à Abuja, capitale du Nigeria.
"Le recours à la force ne peut être qu'une étape ultime, lorsque la diplomatie aura complètement échoué" avec M. Jammeh, a déclaré le président sénégalais Macky Sall à la télévision France 24, se disant convaincu de la possibilité de "lui faire entendre raison".
Yahya Jammeh n'a pourtant apparemment cédé sur rien lors de la visite de la délégation emmenée par la chef d'Etat libérienne Ellen Johnson Sirleaf, présidente en exercice de la Cédéao, et comprenant son homologue nigérian Muhammadu Buhari, un poids lourd continental.
Au contraire, le jour même, ses forces de sécurité ont pris possession des locaux de la Commission électorale indépendante, et son parti a saisi la Cour suprême pour demander l'annulation des résultats accordant la victoire à l'opposant Adama Barrow sur Yahya Jammeh de quelque 19.000 voix.
"Il devra être prêt à céder le pouvoir" au président élu à l'expiration de son mandat en janvier, a simplement rappelé mercredi le représentant de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, qui a participé à la mission régionale.
D'ici là, "c'est M. Jammeh qui est le président constitutionnellement élu. Nous espérons que pendant cette période, toutes ses actions seront conformes à la Constitution", a ajouté M. Ibn Chambas, reconnaissant implicitement les limites des pressions extérieures.
Avec AFP