Le président somalien, plus connu sous son surnom "Farmajo", a déclaré jeudi "l'état de guerre" dans ce pays gangréné par les attaques des islamistes radicaux shabaab, qu'il souhaite "attaquer" afin de "libérer" les régions contrôlées par ce groupe affilié à Al-Qaïda.
Un de ses principaux défis est d'améliorer la situation sécuritaire de cet Etat défaillant.
M. Mohamed a annoncé jeudi à Mogadiscio des changements à la tête de l'armée, de la police et des services de renseignements, ce au lendemain d'une énième attaque à la voiture piégée dans la capitale somalienne, qui a fait au moins 7 morts.
"Cette guerre est une guerre juste et nous nous engageons à travailler à la protection de la société somalienne", a ajouté le président, vêtu d'un treillis militaire. "Nous avons demandé aux membres de l'armée nationale d'être vigilants et de participer à l'effort de paix".
"Nous n'attendrons pas que les éléments violents fassent exploser notre peuple, nous devons les attaquer et libérer les zones dans lesquelles ils sont stationnés", a-t-il affirmé.
M. Mohamed a également lancé un appel aux jeunes shabaab. "Nous sommes désolés pour ces enfants qui ont été trompés et nous leur offrons un ultimatum de 60 jours pour se rendre, ou alors ils en subiront les conséquences", a promis le président.
"Nous appelons les jeunes parmi les shabaab à venir à nous, nous vous offrirons un toit et une éducation (...) Nous prendrons bien soin de vous si vous nous rejoignez", a-t-il ajouté.
Les shabaab, qui ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu à bout de bras par la communauté internationale et par les 22.000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), ont menacé à la mi-février de mener une guerre "sans merci" contre le nouveau président.
Confrontés à la puissance de feu de l'Amisom déployée en 2007, les shabaab ont été chassés de Mogadiscio en août 2011. Ils ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions, mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, jusque dans la capitale.
Avec AFP