"Le président de la République, qui est maintenant en dehors du pays, a décidé d'écourter son séjour pour participer à l'enterrement", a annoncé le Premier ministre somalien Hassan Ali Khaire, lors d'une conférence de presse.
Le ministre somalien des Travaux publics, Abdullahi Siraji, a été tué mercredi à Mogadiscio, dans un incident impliquant un garde du corps d'un autre officiel somalien, qui aurait tiré par erreur sur le véhicule du ministre.
"J'ai ordonné aux chefs des services de sécurité d'aller immédiatement au fond de cette malheureuse tragédie et de s'assurer que les coupables rendent des comptes", a déclaré sur son compte Twitter le président Mohamed, dit "Farmajo", qui était mercredi en Ethiopie.
"Je suis profondément attristé par la mort du ministre (Siraji). Il était jeune, appliqué et patriote", a-t-il ajouté.
Selon des sources sécuritaires, des gardes armés du Contrôleur général des finances publiques, Nur Jimale, seraient impliqués et le tireur aurait été arrêté.
M. Jimale a confirmé auprès de la presse locale que ses gardes du corps étaient en cause, tout en soulignant que l'enquête se poursuivait.
"Ce qui s'est passé, c'est des coups de feu impliquant des soldats qui étaient devenus soupçonneux les uns des autres, et c'est très grave, un frère a été tué", a-t-il déclaré.
"Il y a une enquête qui se poursuit et nous ne voulons pas spéculer sur les circonstances avant que son résultat soit connu", a-t-il ajouté.
Selon des sources policières, un seul coup de feu aurait été tiré par un des gardes de M. Jimale. La balle a tué M. Siraji, qui conduisait lui-même son véhicule. L'incident s'est produit à proximité du Palais présidentiel, un secteur de la capitale fortement sécurisé.
M. Siraji était à 31 ans le plus jeune membre du nouveau gouvernement nommé en mars. Il avait grandi dans le camp de réfugiés de Dadaab, au Kenya, et avait l'an passé remporté une victoire surprise contre un ancien ministre pour devenir député.
Son histoire était perçue comme une source d'inspiration dans un pays ravagé par les conflits et l'anarchie depuis 25 ans.
Rien n'indique que les militants islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda, soient impliqués dans la mort du ministre, même s'ils mènent fréquemment des attentats contre les officiels somaliens.
Avec AFP