Chafik Sarsar a annoncé mardi qu'il démissionnait de l'Instance supérieure indépendante électorale (Isie), en laissant entendre qu'il ne pouvait plus travailler de manière "impartiale" et "transparente". Il n'a pas donné de raison plus précise.
"Il m'a appelé à 14H00, il m'a dit +je vais démissionner+. Je lui ai dit +oui, je l'ai entendu à la télé (...), vous auriez au moins pu me consulter avant", a lancé le président Essebsi dans un discours au Palais des congrès.
"Quelles que soient vos raisons, elles ne sont pas au niveau des grands problèmes de la Tunisie", a-t-il ajouté à l'attention de M. Sarsar, qui se trouvait dans la salle parmi les nombreux responsables politiques et gouvernementaux présents.
"Nous, ce que l'on veut, c'est l'intérêt supérieur de la Tunisie avant tous les intérêts", a encore dit le chef de l'Etat.
Créée après la chute de la dictature en 2011, l'Isie est actuellement chargée de préparer la tenue des municipales, scrutin essentiel pour la poursuite du processus démocratique dans l'unique pays rescapé du Printemps arabe.
Elle jouit d'une solide réputation après avoir déjà mené à bien les législatives et présidentielle de 2014.
L'annonce de la démission de M. Sarsar, personnalité respectée, a fait l'effet d'un coup de tonnerre dans un contexte politique et social déjà tendu, et provoqué de nombreuses interrogations sur ses causes.
Avec AFP