L’affaire est bel et bien affichée sur le rôle de la Cour criminelle de ce lundi. Les avocats de l’officier supérieur disant n’avoir pas été officiellement notifiés, ont confirmé à VOA Afrique leur stratégie du silence. Silence jusqu’à la fin de cette première audience, selon maître Eric Yvon Ibouanga.
Le ministre de la Communications et des Médias, porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla a révélé que ceux qui sont à Paris ne se sont jamais constitués.
"En tant que membre de l’exécutif, je n’ai pas à commenter le temps judiciaire. Ensuite, le gouvernement n’est pas concerné. Il faut seulement savoir que l’heure de la justice est arrivée pour M. Mokoko", a affirmé le ministre.
"Il y a des avocats de M. Mokoko qui sont connus ici et qui participent à la procédure, et puis, il y a quelques avocats qui se réunissent à Paris, qui y tiennent des conférences de presse, qui eux, ne se sont pas constitués dans le dossier. A partir du moment où vous ne vous êtes pas constitués pour un client, vous n’avez pas accès au dossier. Vous êtes une sorte de commentateur du dossier dont vous ne connaissez ni les tenants ni les aboutissants", a-t-il également déclaré.
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Dans le milieu des soutiens du général Jean Marie Michel l Mokoko, les langues se délient. C’est le cas de Clément Mierassa, l’un des compagnons du général, qui appelle les populations à se rendre ce matin au tribunal de Brazzaville.
"J’aurais pu dire qu’il serait bon pour tous ceux qui ont soutenu le général Mokoko, qu’ils viennent pour le soutenir, et suivre l’évolution de tout ce qui va se passer. J’espère que l’accès sera facile, car généralement en pareille circonstance, il y a des dispositions particulières qui sont prises", indique-t-il, demandant aux soutiens du général de venir "de façon calme et sereine".
Un "procès politique"
Pour l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) qui a depuis longtemps réclamé ce procès, les dés sont jetés.
Trésor Nzila Kendet, son directeur exécutif, parle même d’un procès politique destiné à écarter un adversaire.
"Tout n’était pas clair pour que le procès ait lieu ce 7 mai. C’est vraiment une surprise qui n’est autre que la conséquence d’un procès politique. Et la malhonnêteté qui entoure la procédure engagée contre le général Mokoko est bien connue. C’est un procès inique, nous allons assister à une parodie de justice", a-t-il annoncé.
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Le juriste Christian Bouanga, connu pour sa ligne proche du pouvoir, affirme que le dossier est bien crédible, et qu’un procès valait la peine.
"C’est l’opinion du défenseur. Qu’est-ce qu’un dossier vide ? Les éléments contenus dans cette vidéo permettent la réunion des éléments constitutifs des infractions qui sont reprochés au général Mokoko", dit-il, avant de lancer à l’endroit des avocats : "Lorsqu’on n’est pas capable de s’attaquer au fond du dossier, on cherche à tirer avantage des éléments périphériques".
Le procès qui s’ouvre ce lundi, va durer 10 jours, jusqu’au 17 mai prochain.