Le procès a dès lors été rapidement ajourné au 15 juin, date à laquelle le juge James Ereemye Mawanda rendra une décision sur une requête du procureur, qui souhaite que les prochaines audiences soient organisées dans la prison de haute sécurité de Luzira, à Kampala, où est détenu M. Besigye.
L'opposant, qui conteste la réélection en février du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 30 ans, avait été interpellé le 11 mai après avoir organisé avec son parti une prestation de serment alternative lors de laquelle il a été "intronisé" président.
Il a été inculpé de trahison pour s'être proclamé vainqueur de l'élection.
Mercredi, le procureur Lino Angunzu a affirmé devant le tribunal de Nakawa, un quartier de Kampala, que les autorités ne pouvaient pas transférer M. Besigye de la prison au tribunal en raison "d'une menace spécifique pour la sécurité", sans pour autant fournir de détails. Il a assuré que l'Etat "ne souhaitait pas prendre le moindre risque".
C'est sous les huées des partisans de M. Besigye présents au tribunal que le juge a annoncé qu'il rendrait le 15 juin une décision sur le lieu où se poursuivraient les audiences.
A l'issue de cette brève audience, le président du parti de M. Besigye, Mugisha Muntu, a qualifié les procédures d'"absurdes" et dénoncé une "manipulation du système judiciaire par l'exécutif".
La trahison est théoriquement passible de la peine de mort en Ouganda, mais c'est une peine de prison à vie qui est encourue, le pays n'ayant procédé à aucune exécution depuis des années. M. Besigye a déjà été inculpé de trahison en 2005 mais les charges contre lui avaient finalement été abandonnées.
Nombre d'observateurs considéraient que cette inculpation était un moyen d'empêcher l'opposant de faire campagne pour l'élection de cette année-là.
Kizza Besigye avait officiellement obtenu 35,61% des voix lors de l'élection présidentielle du 18 février, alors que Yoweri Museveni, crédité de 60,62%, a été réélu pour un 5e mandat.
Avec AFP