"Nous ne savons pas pourquoi le procès est suspendu, on ne nous dit rien", a déclaré à l'AFP Ponciano Mbomio Nvo, l'un des 16 avocats de la défense.
Depuis le 22 mars, plus de 150 personnes accusées d'être impliqués dans une tentative de coup d'état contre le président Teodoro Obiang Nguema comparaissent devant le tribunal de Bata. Ils sont poursuivis pour "trahison" et "atteinte à la personne du chef de l'Etat", des motifs passibles de la peine capitale.
Selon Malabo, un groupe de mercenaires étrangers avait voulu le 24 décembre 2017 attaquer le chef de l'Etat, Teodoro Obiang Nguema, qui se trouvait dans son palais de Koete Mongomo (à une cinquantaine de km du carrefour des trois frontières entre le Gabon, la Guinée et le Cameroun).
Le 27 décembre, une trentaine d'hommes armés avaient été arrêtés à la frontière entre le Cameroun et la Guinée équatoriale par la police camerounaise.
Les autorités équato-guinéennes avaient par la suite procédé à de nombreuses interpellations dans le pays.
Sur les 150 personnes jugées lors de ce procès, seulement 79 sont présentes dans le box des accusés. Parmi eux, on compte 24 étrangers - Tchadiens et Centrafricains.
La plupart des Equato-guinéens ont été entendus lors de la première semaine du procès, qui a attiré un public important.
A la barre, certains ont raconté avoir été victimes de tortures lors de leurs interrogatoires.
"Les déclarations faites par les accusés lors de leurs auditions étaient embarrassantes pour le régime", a estimé sous couvert d'anonymat un observateur interrogé par l'AFP.
Les étrangers, eux, n'ont pas encore été interrogés par le ministère public, ni l'avocat de la défense.
La Guinée équatoriale, un des plus gros producteurs de pétrole d'Afrique subsaharienne, mais dont la grande majorité de la population vit dans la pauvreté, a connu une histoire agitée de coups et tentatives de coups d'Etat depuis son indépendance de l'Espagne en 1968.
Doyen des chefs d'Etat en exercice du continent pour la longévité au pouvoir, le président Teodoro Obiang Nguema, 76 ans, est arrivé au pouvoir par un putsch en 1979.