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Le roi du Maroc appelle à un "front commun" face aux jihadistes


Le roi du Maroc Mohamed VI le 9 mars 2011, à Rabat, Maroc.
Le roi du Maroc Mohamed VI le 9 mars 2011, à Rabat, Maroc.

Le roi du Maroc Mohamed VI a appelé samedi à "un front commun pour contrecarrer le fanatisme" des jihadistes et exhorté les Marocains de la diaspora à se faire les "défenseurs" d'un islam tolérant.

"Face à la prolifération des obscurantismes répandus au nom de la religion, tous, musulmans, chrétiens et juifs, doivent dresser un front commun pour contrecarrer le fanatisme, la haine et le repli sur soi sous toutes les formes", a plaidé Mohamed VI.

S'exprimant dans un discours à la Nation, il a "invité" les cinq millions de Marocains vivant en Europe et dans le reste du monde "à rester attachés aux valeurs de leur religion et à leurs traditions séculaires face à ce phénomène qui leur est étranger".

Il a "exhorté" ses concitoyens "à préserver la bonne réputation qui fait leur notoriété, à s'armer de patience face à cette conjoncture difficile, à s'unir et à être toujours en première ligne parmi les défenseurs de la paix, de la concorde et du vivre-ensemble dans leurs pays de résidence respectifs".

"(...) Nous condamnons vigoureusement le meurtre d'innocents", et le meurtre d'un prêtre "dans l'enceinte d'une église est une folie impardonnable", a souligné le roi, en référence à l'assassinat d'un prêtre le 26 juillet dans le nord-ouest de la France, égorgé par deux jihadistes alors qu'il célébrait la messe matinale.

L'Europe, et en particulier la France, est la cible depuis 2015 d'une vague d'attentats jihadistes meurtriers. Des citoyens européens d'origine marocaine ou bi-nationaux sont impliqués dans plusieurs de ces attaques perpétrées sur en France et en Belgique.

Chantre d'un islam tolérant et modéré, le Maroc se positionne dans le monde musulman -en particulier en Afrique- comme le maillon fort de la lutte contre le jihadisme.

Mohamed VI appelle régulièrement ses concitoyens à pratiquer un islam "de paix". Mais c'est la première fois qu'il s'adresse ainsi directement sur ce sujet brûlant aux Marocains de la diaspora.

"Ceux qui incitent au meurtre et à l'agression, qui excommunient indûment les gens et qui font du Coran et de la sunna (paroles et actes du prophète Mahomet) une lecture conforme à leurs intérêts, ne font que colporter le mensonge au nom de Dieu et du prophète", a dit le roi: "c'est cela la vraie mécréance".

"Les terroristes qui agissent au nom de l'islam sont des individus égarés condamnés à l'enfer pour toujours", a-t-il renchéri. "Ils instrumentalisent certains jeunes musulmans, plus particulièrement en Europe, et exploitent leur méconnaissance de la langue arabe et de l'islam véridique pour relayer leurs messages erronés et leurs promesses dévoyées".

Mohamed VI est revenu à plusieurs reprises sur la notion de "jihad" (guerre sainte), "envisageable que par nécessité d'autodéfense, et non pour commettre un meurtre ou une agression".

Il a également pointé la responsabilité de "nombre de groupes et d'instances islamiques" prétendant incarner "le vrai islam", mais qui au contraire favorisent par leur attitude "la dissémination de l'idéologie extrémiste".

"Nous sommes tous visés" par ce "terrorisme qui a déjà frappé le Maroc, puis l'Europe et de nombreuses régions du monde", a encore mis en garde le souverain, dont le pays est épargné depuis cinq ans par les attentats.

Cette fin de semaine, à l'occasion de deux fêtes officielles, Mohamed VI a par ailleurs accordé sa grâce à un total de 846 condamnés, dont certains "sont en détention et d'autres en liberté", selon le ministère de la Justice.

Avec AFP

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