Cette déclaration tend à repousser les spéculations selon lesquelles Mitch McConnell compte user de sa position pour faire dérailler la procédure de destitution ("impeachment") engagée en septembre par les démocrates, en tentant d'empêcher le cas échéant la tenue d'un procès au Sénat.
"Nous devrons nous saisir de l'affaire si la Chambre des représentants choisit cette voie (mettre en accusation Donald Trump), les règlements du Sénat sont très clairs", a-t-il dit à la chaîne de télévision CNBC. "Je n'aurai pas d'autre choix".
McConnell a fait cette annonce alors que trois commissions de la Chambre des représentants ont assigné lundi l'avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, afin que celui-ci transmette des documents liés aux pressions exercées sur le président ukrainien Volodomir Zelenski pour qu'il ouvre une enquête contre Joe Biden.
Rudy Giuliani, ancien maire de New York, a déclaré dans un entretien télévisé avoir demandé au gouvernement ukrainien de "cibler" Joe Biden, plus sérieux rival démocrate de Trump pour l'élection présidentielle américaine de novembre 2020.
La Chambre des représentants a entamé une procédure de destitution à l'encontre de Trump, qu'elle soupçonne d'avoir abusé de ses pouvoirs pour nuire à Biden, après qu'un membre des services du renseignement américain a lancé l'alerte sur un entretien entre le président américain et son homologue ukrainien le 25 juillet dernier.
D'après le Wall Street Journal, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a lui aussi pris part à l'entretien téléphonique entre Trump et Zelenski, une information à même d'attirer l'attention des démocrates qui ont réclamé à Pompeo des documents concernant des contacts avec le gouvernement ukrainien.
Le New York Times a pour sa part rapporté que Donald Trump a cherché à obtenir auprès du Premier ministre australien Scott Morrison de l'aide dans l'enquête ouverte par le département de la Justice pour déterminer l'origine de l'"enquête russe" bouclée cette année par le procureur spécial Robert Mueller.
"Les démocrates ne veulent clairement plus que la vérité éclate car cela pourrait leur nuire politiquement, mais cet appel téléphonique est en lien avec une enquête annoncée publiquement il y a plusieurs mois pour découvrir ce qu'il s'est passé exactement", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche, Hogan Gidley, en réaction à l'article du New York Times.
Un sondage Reuters/Ipsos réalisé en ligne du 26 au 30 septembre montre que 45% des Américains estiment que Donald Trump "doit être destitué", contre 37% dans une enquête d'opinion effectuée la semaine dernière. Quarante-cinq pour cent des personnes sondées ont déclaré que le président ne devait pas être destitué. Quinze pour cent ne se sont pas prononcés.
Donald Trump a passé une grande partie de la journée de lundi à diriger sa colère contre le président démocrate de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants,Adam Schiff, demandant sur Twitter que celui-ci soit arrêté pour "trahison".