En visite à Kampala, au terme d'un séjour de trois jours au Soudan du Sud, le président du CICR, Peter Maurer, a mis en garde contre un "cercle vicieux qu'aucun acteur international ne peut empêcher" si les fonctionnaires sud-soudanais travaillant dans des secteurs primordiaux comme la santé ou la distribution de l'eau ne reçoivent plus leur salaire.
M. Maurer a affirmé qu'il avait "rarement vu un autre conflit dans le monde où les combats et la fragilité économique (l'incapacité pour l'Etat de payer les salaires) avaient un tel impact humanitaire".
Il a appelé la communauté internationale et les acteurs nationaux à "utiliser toutes les ressources possibles pour financer les salaires de ceux qui travaillent dans des infrastructures critiques".
Deux ans et demi après son indépendance, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile alimentée par la rivalité entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar.
Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, poussé 4 millions de personnes à fuir leur foyer, et rendu près de la moitié des 12 millions d'habitants dépendants de l'aide alimentaire.
En outre, l'inflation a atteint des niveaux record: +730% en août 2016 comparé à août 2015, selon la Banque mondiale. Le gouvernement peine à payer ses fonctionnaires, certains sont sans salaire depuis plusieurs mois.
"Ce n'est pas une crise qui peut seulement s'expliquer par le conflit en cours, c'est également une crise où le manque de développement, la pauvreté (...) ont un effet néfaste considérable", assure le président du CICR.
Peter Maurer devait rencontrer lundi le président ougandais Yoweri Museveni, qui en dépit de nombreux appels de la communauté internationale a refusé de soutenir un embargo sur les armes au Soudan du Sud.
Le nombre de Soudanais du Sud ayant trouvé refuge en Ouganda voisin pour fuir la guerre civile a récemment dépassé le million.
Avec AFP