Filippo Grandi a demandé mardi aux réfugiés sud soudanais de rester "forts et pleins d'espoir" même si leur séjour en dehors de leur pays en guerre, notamment au Soudan, risquait de durer.
Dans un camp de réfugiés sud-soudanais au Soudan, le patron du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a appelé les protagonistes de la guerre civile au Soudan du Sud à mettre fin au conflit mais n'a pas caché son pessimisme.
"Je dois avouer qu'il s'agit peut-être d'un exil à long terme" pour les Soudanais du Sud qui fuient leur pays, a indiqué à l'AFP M. Grandi lors d'une visite dans le camp d'Al-Nimir, dans l'Etat du Darfour-Est, où 5.000 personnes ont trouvé refuge.
Filippo Grandi a affirmé aux réfugiés qu'ils devaient garder espoir dans un retour au pays.
Mais "cet espoir repose sur les actions des gouvernants du Soudan du Sud et de l'opposition, et ils doivent commencer à se comporter de façon responsable et penser à leur propre peuple, pas seulement à eux-mêmes", a-t-il ajouté.
Des dizaines de milliers de Soudanais du Sud ont été tués et des millions déplacés à cause d'un conflit qui s'est déclenché en décembre 2013, moins de trois ans après l'indépendance du pays.
Le nombre de réfugiés sud-soudanais est d'environ deux millions, dont plus de 430.000 au Soudan, selon l'ONU.
M. Grandi a félicité le Soudan pour l'ouverture de plusieurs "couloirs humanitaires" permettant la livraison d'aide dans certaines zones du Soudan du Sud, directement depuis son territoire, et également pour son accueil des réfugiés sud-soudanais, qui sont arrivés en nombre important depuis le début de l'année, fuyant notamment la famine et les pénuries.
Il a aussi estimé qu'il était temps de mettre en place de "nouveaux modèles" d'accueil et d'aide pour les réfugiés, alors que les organisation humanitaires et les Nations unies ont de plus en plus de mal à trouver des fonds pour financer leurs opérations.
"Combien de temps est-il possible de soutenir ces camps?", s'est demandé le chef du HCR, expliquant qu'il vaudrait mieux à la place soutenir l'économie et les infrastructures locales.
Avec AFP