L'ONU avait annoncé dimanche que Khartoum avait "de facto expulsé" le Néerlandais Ivo Freijsen, chef dans ce pays du Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), en refusant de renouveler son permis de séjour.
Mercredi, le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ibrahim Ghandour, a reproché à M. Freijsen de s'être montré "non coopératif" avec les autorités soudanaises.
"Il a publié des rapports avec lesquels nous ne sommes pas d'accord. Il a publié des rapports erronés", a déclaré le ministre à des journalistes.
"Par exemple, quand il y avait 11.000 personnes déplacées, il a affirmé qu'il y en avait 100.000", a-t-il poursuivi sans préciser de quels déplacés il parlait. Le ministre a aussi accusé le responsable de l'ONU d'avoir évoqué une "famine" au Soudan.
Interrogé par l'AFP, le bureau de l'Ocha au Soudan a nié avoir parlé de famine. Il a également précisé que cet organisme de l'ONU "collecte, analyse et partage des données fiables de partenaires, y compris gouvernementaux, sur les besoins humanitaires et les réponses à y apporter".
L'Ocha fait régulièrement le point sur la situation humanitaire dans les régions du Soudan déchirées par des conflits, notamment au Darfour (ouest) où des dizaines de milliers de personnes ont été tuées dans des combats depuis 2003 et environ 2,5 millions déplacées.
Dans son dernier bulletin hebdomadaire, l'Ocha s'était inquiété des difficultés à répondre aux besoins des personnes déplacées par les combats dans le massif montagneux du Jebel Marra, au Darfour, faute de financements suffisants.
M. Freijsen, qui était à la tête de l'Ocha depuis février 2014, est le quatrième responsable de l'ONU expulsé du Soudan au cours des deux dernières années.
L'expulsion du chef de l'Ocha au Soudan intervient après la fermeture forcée à Khartoum des bureaux de l'ONG Tearfund et de l'expulsion de trois représentants internationaux d'ONG ces derniers mois, a déploré l'ONU.
Avec AFP