"Le président Béchir et sa délégation ont demandé des visas américains pour assister à la réunion de l'Assemblée générale de l'ONU", a déclaré à l'AFP Obei Ezzedine, l'attaché de presse du président soudanais, sans fournir plus de détails.
Si sa demande aboutit, cela constituerait la première visite de M. Béchir aux États-Unis depuis son inculpation en 2009 par la CPI pour crimes de guerre et génocide au Darfour, dans l'ouest du Soudan.
M. Béchir avait déjà demandé un visa d'entrée aux Etats-Unis en 2014 pour assister à l'Assemblée générale des Nations unies, qui se tient chaque année au mois de septembre, mais sa demande avait été rejetée.
L'ambassade américaine à Khartoum n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter l'information.
Washington, qui a condamné à plusieurs reprises les déplacements internationaux de M. Béchir, a fustigé la semaine dernière le président ougandais Yoweri Museveni pour avoir accueilli son homologue soudanais à sa prestation de serment à Kampala.
Les diplomates des États-Unis, de l'Union européenne et du Canada avaient quitté la cérémonie pour protester contre la présence de M. Béchir.
En théorie, les Etats signataires du Statut de Rome, qui a fondé la CPI, - tels que l'Ouganda - ont l'obligation d'arrêter sur leur territoire les personnes recherchées par la juridiction et de les remettre à la Cour. Mais les pays africains ont émis ces dernières années de vives critiques à l'égard de la CPI, l'accusant de cibler injustement leurs dirigeants.
En juin 2015, le gouvernement sud-africain n'avait pas arrêté M. Béchir alors qu'il participait à un sommet de l'Union africaine (UA), provoquant une vive polémique.
M. Béchir est depuis 2009 sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI pour des accusations de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide au Darfour, où la guerre et les violences ont fait plus de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés depuis 2003 selon l'ONU.
Avec AFP