"Nous avons fait part à l'ambassadrice du sentiment d'injustice et d'incompréhension parce que cette décision ne reflète pas le niveau de coopération entre nos deux pays", a expliqué à la presse le ministre secrétaire général du gouvernement assurant l'intérim des Affaires étrangères, Abdoulaye Sabre Fadoul.
"Nous avons pris bonne note de cette décision regrettable qui n'a aucune dimension politique", a ajouté M. Sabre Fadoul qui parle de motivations "techniques" pour la nouvelle mesure américaine.
"Je suis venu discuter avec le ministre intérimaire des Affaires étrangères" de "cette décision qui n'entame en rien les relations excellentes entre nos deux pays", a déclaré pour sa part l'ambassadrice américaine au Tchad, Geeta Pasi.
"On est le pays le plus important pour soutenir le Tchad car on intervient dans le domaine militaire et de la police, et on est en train de lancer un programme (pour les réfugiés, NDLR) dans le Lac", la région au nord-ouest de N'Djamena en crise humanitaire et touchée par le groupe jihadiste nigérian Boko Haram, a ajouté l'ambassadrice.
La Corée du Nord, le Venezuela et le Tchad ont été intégrés dimanche à la liste des pays visés par le décret migratoire américain interdisant de façon permanente le franchissement des frontières américaines aux ressortissants de ces pays.
Selon le président américain Donald Trump, le Tchad ne "coopère pas avec le gouvernement américain" et "ne partage pas de manière adéquate les informations concernant la sécurité du public et le terrorisme".
Selon le décret, les groupes jihadistes comme l'Etat islamique, Aqmi et Boko Haram, sont présents sur le sol tchadien.
Le Tchad, qui a subi des attentats de Boko Haram, participe au Mali à la lutte contre les groupes jihadistes et abrite la force multinationale du G5 Sahel, se dit actif dans la lutte contre le terrorisme.
Avec AFP