Le Tchad "a appris avec étonnement la décision du gouvernement américain d'inscrire le Tchad sur la liste des pays dont les ressortissants sont interdits d'entrée sur le territoire américain", selon un communiqué de la porte-parole du gouvernement, Madeleine Alingue.
Pour N'Djamena, les motifs d'inscription du Tchad sur cette liste, officiellement des manquements à la sécurité sur leurs voyageurs et un manque de coopération avec Washington, "contrastent avec les efforts et les engagements constants du Tchad dans la lutte contre le terrorisme au niveau régional et mondial".
Le Tchad appelle les Etats-Unis à "une meilleure appréciation de la situation" et le président Donald Trump à "reconsidérer cette décision qui porte gravement atteinte a l'image du Tchad et aux bonnes relations qu'entretiennent les deux pays notamment dans la lutte contre le terrorisme".
"Le gouvernement ne souhaiterait pas être amené à user du principe de réciprocité dont l'application serait préjudiciable aux intérêts des deux pays", avertit N'Djamena.
Le docteur Ngartébaye Eugène Le Yotha, juriste politiste, analyste indépendant s’interroge sur le mobile réel de cette décision.
"Le tchad abrite des personnes ont été jugé potentiellement comme des terroristes", explique-t-il à VOA Afrique, se demandant si les autorités américains auraient essayé d'obtenir plus d'informations, et que le Tchad aurait refusé de collaborer.
Il précise par ailleurs que cette décision est "une incidence diplomatique" et invite les autorités tchadiennes à clarifier la situation.
L'Iran, la Libye, la Syrie, la Somalie, le Yémen, la Corée du Nord et le Venezuela sont également concernés par ce décret migratoire.
André Kodmadjingar, correspondant à N'Djamena