"Suite à l'intervention du Président de Transition Mahamat Idriss Deby Itno auprès des belligérants, des facilitations seront accordées pour qu'un convoi de 438 Tchadiens parte par bus de Khartoum", la capitale, en direction de Port-Soudan (Est), a déclaré Aziz Mahamat Saleh, porte-parole du gouvernement du Tchad, sur Twitter. M. Saleh a précisé que "des avions feront la rotation" depuis Port Soudan "pour les rapatrier", sans donner plus de détails.
Explosions et tirs n'ont pas cessé de résonner à Khartoum et dans d'autres villes au Soudan, mais plusieurs capitales étrangères sont parvenues à négocier des passages avec les deux belligérants: l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Les violences, principalement dans la capitale et au Darfour, dans l'ouest du Soudan, ont fait plus de 420 morts et 3.700 blessés selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Entre 10.000 à 20.000 personnes ont fui les combats au Soudan pour trouver refuge au Tchad voisin, avait annoncé les équipes du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) présentes à la frontière jeudi. Et un "couloir humanitaire a été ouvert", précisaient les autorités.
La veille, 320 militaires soudanais fuyant les combats meurtriers s'étaient rendus à l'armée tchadienne en traversant la frontière avant d'être "désarmés et cantonnés". Dès le 15 avril, le Tchad avait fermé sa frontière avec le Soudan, longue de plus de mille kilomètres en plein désert, particulièrement poreuse, et jouxtant le Darfour, dans l'ouest du Soudan. Sollicitées sur les modalités de l'opération, les autorités n'avaient pas donné suite aux demandes de l'AFP dans l'immédiat.
Dans un communiqué, la Commission nationale d'accueil de réinsertion des réfugiés et des rapatriés (CNARR) au Tchad, rattachée au ministère de l'Administration du territoire, a souligné l'afflux "important" de personnes fuyant "les atrocités généralisées sur le territoire soudanais", et appelé à des soutiens financiers face à ce qu'elle qualifie de "nouvelle crise humanitaire".