"Le terrorisme qui apparaissait, il y a quelques années, comme une menace à nos frontières, est aujourd'hui une réalité brutale et cruelle qui tisse sa toile dans tout le pays, et d'autres espaces qui éprouvaient, j'en suis convaincu, l'illusion de la sécurité", a-t-il dit lors de son discours sur la situation de la nation.
Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes djihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS).
D'abord concentrées dans le nord du pays, ces attaques, qui ont ensuite visé la capitale et d'autres régions, notamment l'Est, ont fait depuis 2015 près de 400 morts, selon un comptage de l'AFP.
"Les attaques terroristes ont changé nos priorités, sans nous faire renoncer à nos objectifs. Nous avons dû renforcer les capacités opérationnelles et organisationnelles de forces de l'armée nationale, et nos forces de sécurité intérieure", a indiqué le chef du gouvernement. "Nous avons dû intensifier les opérations de sécurisation du territoire à l'issue desquelles les forces de sécurité, grâce à leurs capacités de résilience, ont fort heureusement neutralisé des groupes terroristes qui endeuillaient et endeuillent encore trop fréquemment notre nation".
"Elles ont ainsi interpellé de nombreux suspects à la suite des opérations de ratissage de grande envergure effectuées dans les zones criminogènes".
Jusque-là, les forces de sécurité burkinabè ont échoué à enrayer la spirale de violence, malgré l'annonce de nombreuses opérations, dont la dernière, menée dans l'Est et dans le Centre-Est, avait permis la réouverture de plus de 200 écoles sur plus de mille fermées en raison de la fuite des enseignants et de la menace djihadiste.
Une centaine de djihadistes avaient été arrêtés lors de cette opération baptisée "Otapuanu" (Pluie de feu ou Foudre en langue gulmacéma), selon les autorités.
"C'est le lieu pour moi de rendre un vibrant hommage à toutes nos forces armées nationales et à nos forces de sécurité intérieure pour le combat difficile qu'elles mènent contre la barbarie", a lancé M. Dabiré, rappelant que les forces de défense et de sécurité "interviennent dans le cadre de la loi", contrairement à une "certaine opinion qui nous prend à partie dans cette lutte inlassable contre le terrorisme".
Pour sa part, la société civile a notamment dénoncé des exactions de l'armée dans le Nord.