Dans cette zone entièrement désertique, "le trafic n'est plus régulier depuis trois semaines" sur les axes reliant les trois grandes villes de Tahoua, Agadez et Arlit, la citée minière où le groupe français Orano (ex-Areva) exploite de l'uranium, a expliqué vendredi à l'AFP un responsable municipal d'Agadez sous couvert d'anonymat.
"Ces derniers temps, il n'est même plus possible aux camions qui transportent le minerai d'uranium de circuler", selon Ibrahim Manzo, un journaliste basé à Agadez.
Vendredi, des sociétés de transport ont annoncé "la suspension" temporaire du trafic vers le nord du pays en raison du mauvais état des routes. "Depuis hier, nous avons suspendu nos navettes avec le nord", a déclaré sur une télévision privée un responsable d'une des compagnies. "Il y va de la sécurité de nos passagers", avance un agent d'une autre compagnie.
Selon le maire d'Agadez Rhissa Feltou, les perturbations sont particulièrement occasionnées par l'effondrement d'un pont sur la route d'Agadez à Arlit, provoqué par une crue du Kori-Telwa, un cours d'eau temporaire.
La "route de l'uranium", longue de 685 km entre Tahoua et Arlit, construite à la faveur du boom de l'uranium dans les années 1970-80, est actuellement dans un état de dégradation avancé. C'est par elle que le "yellow cake", le concentré d'uranium, transite vers le port de Cotonou (Bénin) pour être expédié en France.
Avec AFP