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L'émissaire de l'ONU vient soutenir le gouvernement d'union à Tripoli


Le Représentant spécial des Nations Unies et Chef de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye, Martin Kobler, au cours d'une conférence de presse à Tripoli, le 22 novembre 2015
Le Représentant spécial des Nations Unies et Chef de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye, Martin Kobler, au cours d'une conférence de presse à Tripoli, le 22 novembre 2015

L'émissaire de l'ONU pour la Libye Martin Kobler a effectué mardi une visite à Tripoli où il a rencontré le Premier ministre désigné, un nouveau signe de l'autorité grandissante du gouvernement d'union appuyé par la communauté internationale.

Empêché à deux reprises récemment de venir dans la capitale libyenne par la coalition de milices qui a pris le contrôle de Tripoli à l'été 2014, M. Kobler a pu s'offrir une promenade dans les rues de la médina, discutant avec les habitants et posant pour des selfies, a constaté un journaliste de l'AFP.

Dans une déclaration à l'AFP, il s'est félicité de l'accueil "très chaleureux" reçu dans les rues de la capitale.

M. Kobler avait auparavant rencontré le Premier ministre désigné du gouvernement d'union, Fayez al-Sarraj, dans la base navale où son équipe a pris ses quartiers depuis son arrivée à Tripoli mercredi dernier.

"Heureux d'être ici et de pouvoir évoquer les étapes à venir", a dit M. Kobler sur son compte Twitter après cette rencontre.

L'entretien entre le Premier ministre et M. Kobler a porté sur "les moyens d'appuyer l'action" du gouvernement d'union et du Conseil présidentiel, un organe représentant les différentes factions libyennes qui a piloté la formation de l'exécutif, a indiqué à l'AFP un conseiller de M. Kobler qui a préféré garder l'anonymat.

"Nous voulons montrer le soutien de l'ONU et de la communauté internationale au Premier ministre Sarraj et aux membres du Conseil présidentiel", a dit M. Kobler à l'AFP.

"J'encourage chacun à coopérer en vue d'un transfert du pouvoir immédiat et pacifique. L'ONU se tient prêt à fournir toute l'aide nécessaire à cette fin", a-t-il ajouté.

- Appui de la Banque centrale -

Pour le spécialiste de la Libye Mattia Toaldo du groupe de réflexion European Council on Foreign Relations, "la visite de (Martin) Kobler à Tripoli, après de multiples refus (...) par le gouvernement (non reconnu) de (Khalifa) el-Ghweil, illustre le degré du contrôle du gouvernement d'union" sur la capitale.

Issu d'un accord politique signé, au Maroc en décembre 2015 sous l'égide des Nations unies, par certains députés des deux Parlements rivaux, le gouvernement d'union est sensé oeuvrer pour mettre fin au chaos qui règne en Libye depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011.

Ce pays riche en pétrole est notamment déchiré depuis l'été 2014 entre deux "gouvernements" rivaux, l'un formé d'une coalition de milices et basé à Tripoli et l'autre dans l'est du pays.

Profitant de l'anarchie, le groupe jihadiste Etat islamique s'est implanté dans le pays notamment dans la ville de Syrte.

Outre sa rencontre avec le Premier ministre désigné, M. Kobler s'est entretenu avec des responsables municipaux à la mairie de Tripoli.

Depuis son installation à Tripoli, le gouvernement d'union a reçu le soutien d'institutions clé comme la Banque centrale et la compagnie nationale pétrolière ainsi que celui de municipalités de villes de l'ouest et du sud libyens.

- Quel degré de soutien ? -

L'ambiance à Tripoli a également changé, selon des habitants, alors que l'influence du gouvernement non reconnu et des groupes armés qui le soutiennent semble s'affaiblir.

Signe de ce changement, la Tunisie, pays voisin, a annoncé lundi sa décision de rouvrir son ambassade à Tripoli, fermée en 2014 quand la ville était tombée aux mains de la coalition de milices Fajr Libya.

Les pays européens avaient fait de même face au chaos grandissant mais mardi la France a dit étudier un retour.

"La question du retour de nos ambassades est, évidemment, d'actualité", a déclaré mardi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.

"Il reste beaucoup de questions sur le niveau de soutien populaire dont bénéficie le gouvernement d'union nationale que ce soit à Tripoli et dans l'Est", note toutefois une analyse du cabinet de consultants Soufan Group spécialisé dans le renseignement.

Pour être officiellement investi, le gouvernement d'union aurait dû obtenir la confiance du Parlement de l'Est, basé à Tobrouk. Mais ce vote n'a jamais eu lieu faute de quorum.

Le gouvernement d'union s'est alors autoproclamé en fonction le 12 mars sur la base d'un communiqué de soutien publié par une centaine de parlementaires de Tobrouk (sur 198).

Dimanche, M. Kobler avait de nouveau pressé le Parlement de Tobrouk de voter la confiance au gouvernement d'union.

Avec AFP

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