Cette Cour composée de magistrats nationaux et internationaux devra juger les crimes commis en Centrafrique de 2003 à ce jour.
Alors qu'elle se met encore lentement en place, un bras de fer oppose l'exécutif et ses partenaires sur le choix des enquêteurs.
La communauté internationale a dénoncé mi-novembre l'ingérence du pouvoir dans la nomination des officiers de police judiciaire.
Selon une source proche de la Minusca, la liste initiale de policiers et gendarmes, retenus après un test, a été modifié par le ministre de la Justice. Cette histoire a fait un buzz dans le pays et a suscité la colère de l'opposition.
" Le comportement de notre gouvernement a amené la communauté internationale à suspendre les financements de la Cour pénale spéciale", estime Nicolas Tiangaye, ancien chef du gouvernement et président de la Convention républicaine pour le progrès. "Si nous ne réglons pas la question de l'impunité, nous ne sortirons pas de la crise".
Le 24 novembre dernier, le ministre de la justice Flavien Mbata a été interpellé par les députés à l'Assemblée nationale sur le même sujet.
Le garde des Sceaux s'est justifié devant les élus de la nation, évoquant un déséquilibre du point de vue représentativité régionale et genre dans le choix des enquêteurs.
Même position partagée par Eric Didier Tambo, procureur général de Bangui et président du comité de recrutement de ces OPJ, qui a confié à VOA Afrique qu'il était "surpris de voir qu'un rapport était déjà établi".
"J'ai demandé l'annulation car 65% des nominés faisaient partie d'une même ethnie", souligne-t-il.
Les officiers de police judiciaires sur la liste contestée ont déjà prêté serment. Bien qu'invités, la Minusca et les bailleurs qui financent en partie la CPS, avaient boycotté la cérémonie.
Aujourd'hui, les bailleurs menacent de suspendre leurs financements jusqu'a ce que une issue soit trouvée.
Freeman Sipila, correspondant à Bangui