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Liberia : mort d'une survivante d'Ebola, rendue célèbre par Time


James Harris, le veuf de Salome Karwah, et ses enfants posent pour des photographies en dehors de sa maison à Monrovia, Liberia, 2 mars 2017.
James Harris, le veuf de Salome Karwah, et ses enfants posent pour des photographies en dehors de sa maison à Monrovia, Liberia, 2 mars 2017.

Salome Karwah, qui avait fait la une du magazine américain Time en novembre 2014 après avoir survécu à la maladie d'Ebola et être devenue un symbole de force et d'humanité, est morte après avoir donné naissance à son quatrième enfant, a annoncé son mari Harris.

Salome Karwah a été victime du très mauvais système de santé publique du Liberia et de la stigmatisation des personnes ayant souffert de la maladie d'Ebola, a-t-il dit.

"Mon épouse est morte parce qu'elle n'a pas reçu les soins nécessaires de la part des infirmières et des médecins. La raison, je crois, c'est qu'elle était une survivante d'Ebola".

"Je dis cela parce que j'ai entendu certaines infirmières dire à des amis de ne pas aller près de mon épouse parce qu'elle était une survivante" de la maladie, selon son mari.

Salome Karwah, qui avait travaillé pour l'ONG Médecins sans frontières (MSF) après s'être rétablie à l'été 2014, avait aidé des personnes qui souffraient des effets psychologiques de la fièvre hémorragique.

Son mari a raconté que son épouse avait été hospitalisée un soir à la mi-février à Monrovia et avait donné naissance par césarienne. Deux jours plus tard, elle était de retour à son domicile et avait expliqué que les infirmières refusaient de la toucher.

Après des complications, elle avait été hospitalisée à nouveau. Un médecin refusa de la traiter en disant qu'il fallait acheter de quoi lui faire une piqûre dans une pharmacie.

Cette piqûre n'était disponible nulle part, selon le mari, et Salome Karwah devait mourir peu après.

"Ma femme était une survivante d'Ebola. Elle a été contaminée par le virus pendant l'épidémie et elle s'était rétablie", a-t-il dit, en tenant son bébé en bonne santé dans les bras.

"Elle a sauvé des vies, elle a aidé des bébés qui avaient Ebola à aller mieux. Ellle n'a pas mérité ce genre de traitement". Elle était la seule de la famille à disposer d'un salaire.

Selon Time, Salome Karwah avait perdu ses parents, son frère, des tantes, des oncles, des cousins et une nièce à cause de la maladie.

Le principal responsable de la santé du Liberia, Francis Kateh, a déclaré à l'AFP que les autorités enquêtaient sur l'affaire. L'hôpital s'est refusé à tout commentaire.

Lors de la grande épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest en 2014-2015, au moins 29.000 personnes ont été infectées, dont un tiers sont mortes.

Avec AFP

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