Le président américain Joe Biden a annoncé mercredi des sanctions contre la junte qui a pris le pouvoir en Birmanie.
Dans une brève déclaration depuis la Maison Blanche, M. Biden a appelé la junte à "libérer immédiatement" les prisonniers politiques, dont la cheffe informelle de l’exécutif Aung San Suu Kyi, ainsi que le président et les manifestants, qui sont tous détenus. Il a également exigé que les généraux "renoncent au pouvoir".
Plus précisément, les sanctions annoncées par M. Biden comprennent le gel des avoirs détenus par les chefs des forces armées birmanes et des limites aux exportations des produits américains vers la Birmanie.
"Le peuple birman fait entendre sa voix", a dit le président Biden dont la déclaration intervient 10 jours seulement après que le département d'État américain ait officiellement constaté un "coup d'État" en Birmanie.
Entre temps, la junte birmane a déclaré le 1er février un état d'urgence d'un an, quelques heures après avoir arrêté les principaux dirigeants du parti au pouvoir, la Ligue nationale pour la démocratie, dont Mme Aung San Suu Kyi.
A l'époque, le gouvernement américain avait déclaré qu'il continuerait à financer des programmes d'aide aux citoyens birmans, notamment l'aide humanitaire et les initiatives de soutien à la démocratie. Dans sa déclaration de mercredi, Joe Biden a réaffirmé cet engagement.
Les sanctions imposées par M. Biden interviennent après des jours de protestations continues de Birmans qui réclament le retour à un leadership civil. Mercredi, des dizaines de milliers de personnes ont pris part à une manifestation menée par des moines bouddhistes à Mandalay, deuxième ville de Birmanie.
La veille, mardi, la police avait réprimé les manifestants dans la capitale Naypyitaw. Au moins deux manifestants auraient été gravement blessés. Une manifestante a reçu une balle dans la tête, selon des rapports de presse.
De nombreux pays dans le monde ont condamné le coup d'Etat, dont la Gambie qui, la semaine dernière, a demandé à l'armée birmane de tout faire pour protéger les Rohingyas, une minorité musulmane, au nom de laquelle la Gambie a intenté un procès à la Cour internationale de justice contre le gouvernement birman en 2019.
Ces derniers jours, un certain nombre d'investisseurs étrangers ont commencé à se retirer de la Birmanie, notamment des entreprises du Japon et de Singapour. Une campagne qui devrait avoir un impact sur les dirigeants militaires.
Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, où les États-Unis viennent de marquer leur retour, doit tenir une session spéciale vendredi pour discuter de la crise birmane, rapporte l'Agence France Presse.