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Les étudiants marchent contre le régime d'Alger pour la 20e semaine consécutive


Des étudiants lors d'une manifestation à Alger, le 11 juin 2019.
Des étudiants lors d'une manifestation à Alger, le 11 juin 2019.

Le scrutin présidentiel, prévu le 4 juillet en Algérie mais rejeté par les manifestants, a été annulé faute de candidat.

Quelques centaines d'étudiants et enseignants algériens manifestent mardi pour la 20e semaine d'affilée contre le régime, réclamant un "changement de régime" et la libération des "détenus politiques".

"Système dégage", "Algérie, libre et démocratique" scande le cortège qui progresse sans incident dans les rues du centre d'Alger au milieu d'un fort déploiement policier.

De nombreuses pancartes avec "le pouvoir au peuple" ou "non au régionalisme", "non au racisme", "presse indépendante" sont brandies par les étudiants.

Si certains passent des examens et d'autres sont partis en vacances, rendant le cortège moins dense que d'habitude, ceux qui sont présents affirment qu'ils manifesteront tout l'été s'il le faut.

"Il est important de ne pas faire de pause durant l'été, chacun manifestera dans sa wilaya (département) de résidence", indique Seif Eddine, 20 ans étudiant en sociologie.

Lamia Aichoubi, une étudiante en anglais de 21 ans, jure "de battre le pavé chaque mardi jusqu'au départ du système".

De nombreux étudiants réclament aussi la "libération des manifestants pacifiques".

Des protestataires ont été placés récemment en détention préventive dans la capitale pour avoir contrevenu à l'interdiction du drapeau culturel amazigh (berbère) dans les manifestations, édictée par le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah.

"Pas d'élections avec le gang des fraudeurs", lance Mohamed Mostefai, qui a peint sur ses joues le drapeau algérien.

La présidentielle, prévue le 4 juillet et rejetée par les manifestants, a été annulée faute de candidat.

Alors que le délai de 90 jours prévu par la Constitution pour l'intérim à la présidence, exercée par Abdelkader Bensalah, expire théoriquement mardi, ce dernier a dit qu'il resterait à son poste jusqu'à l'élection d'un nouveau président.

Pour Farid Cherbal, professeur de biologie à l'université de Bab Ezouar à Alger, aujourd'hui "on est dans une impasse".

De nombreux slogans visent également le général Gaïd Salah, véritable homme fort du pays depuis la démission du président Abdelaziz Bouteflika le 2 avril.

Le général Gaïd Salah refuse depuis des semaines les revendications du mouvement de contestation dont l'Algérie est le théâtre depuis le 22 février: la mise en place d'instances de transition, débarrassées de tous les fidèles d'Abdelaziz Bouteflika.

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