"Les quatre hommes d'affaires français sont libres, ils ont été totalement disculpés des accusations qui étaient portées contre eux et ils viennent de prendre l'avion pour la France", a annoncé samedi après-midi à l'AFP une source diplomatique.
Leur départ à bord d'un avion de Kenya Airways samedi en milieu d'après-midi a été confirmé à l'AFP de source aéroportuaire à Bujumbura.
"Officiellement, l'enquête continue mais les quatre Français sont libres, leurs passeports leur ont été remis samedi matin, ils peuvent quitter le pays et revenir quand ils veulent", a confirmé à l'AFP un haut responsable burundais sous couvert de l'anonymat.
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Ils avaient été arrêtés en compagnie de leur accompagnateur burundais et accusés de "faux et usage de faux, escroquerie et de constitution de société fictive" par le ministère de la Sécurité publique dirigé par le numéro 2 du régime, le général Alain-Guillaume Bunyoni, qui n'avait alors donné aucune précision.
Leur avocat burundais était monté au créneau en assurant qu'ils n'avaient "commis aucune infraction sur le sol burundais", alors que plusieurs sources évoquaient une affaire "sensible" impliquant plusieurs responsables haut placés au Burundi.
Selon leur avocat, Fabien Segawa, et plusieurs hauts responsables burundais, les quatre hommes étaient venus au Burundi au nom de la société de télécoms ITS, basée à Hong Kong, pour prendre le contrôle d'une société burundaise rachetée en avril.
Ces sources affirment que cette société burundaise, dirigée par un proche du président Pierre Nkurunziza, n'a jamais versé de bénéfices à sa maison-mère depuis sa création en 2015. Le but du nouveau propriétaire était donc d'y installer un gérant de confiance.
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Cette société burundaise avait été créée en 2015 pour contrôler les appels internationaux en vue de prélever une taxe de 0,32 dollar par minute introduite à cette époque par le gouvernement.
"On les a arrêtés et jetés dans une prison pour leur faire peur, les terroriser pour qu'ils renoncent à leur société et à leurs dividendes (...) mais cette affaire a eu le mérite de mettre à nu un racket généralisé au profit du parti au pouvoir et des plus hautes autorités du pays", a dénoncé à l'AFP Gabriel Rufyiri, l'une des principales figures de la société civile burundaise.
Avec AFP