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Les armes livrées à l'Irak parviennent à des milices qui commettent des crimes de guerre


Des civils fuyant les affrontements entre forces irakiennes et combattants du groupe Etat islamique, nord de Mossoul, Irak, le 30 décembre 2016. (REUTERS/Ammar Awad)
Des civils fuyant les affrontements entre forces irakiennes et combattants du groupe Etat islamique, nord de Mossoul, Irak, le 30 décembre 2016. (REUTERS/Ammar Awad)

Les milices irakiennes progouvernementales utilisent les armes fournies notamment par les Occidentaux pour commettre des "crimes de guerre", dénonce Amnesty International dans un rapport publié jeudi.

Ces milices paramilitaires, majoritairement chiites, ont recours à ces armes pour se livrer à des violations des droits de l'Homme comme la disparition forcée et l'enlèvement de milliers d'hommes majoritairement sunnites, la torture et les exécutions extrajudiciaires, ainsi que la destruction injustifiée de biens, selon l'ONG.

"Les fournisseurs d'armes, notamment les Etats-Unis, les Etats européens, la Russie et l'Iran, doivent prendre conscience que tous les transferts d'armes à destination de l'Irak comportent un réel risque de finir entre les mains de milices au passé marqué par des violations des droits humains", affirme Patrick Wilcken, chercheur "contrôle des armes et droits humains" à Amnesty International.

L'organisation de défense des droits de l'Homme s'est déjà alarmée à plusieurs reprises ces derniers mois du fait que ces milices exécutent, torturent et détiennent arbitrairement des "milliers" de civils fuyant les zones tenues par le groupe Etat islamique (EI) en Irak, notamment autour de Mossoul.

"Des recherches menées depuis juin 2014 sur le terrain et des analyses d'experts de preuves photos et vidéos montrent que ces milices paramilitaires bénéficient de transferts d'armes fabriquées dans au moins 16 pays - tanks et artillerie notamment, ainsi que tout un éventail d'armes légères", dénonce le rapport publié jeudi.

Selon Amnesty, les Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi), une coalition de milices à majorité chiite soutenues par l'Iran, ont gagné en influence depuis leur création mi-2014 pour lutter contre l'EI.

"Les autorités irakiennes contribuent à armer et équiper les milices des Unités de mobilisation populaire et à payer leurs salaires (...) Au lieu de glorifier les milices pour leur combat contre les atrocités commises par l'EI, les autorités irakiennes doivent ouvrir les yeux sur les violations systématiques qui avivent les tensions interconfessionnelles", souligne Patrick Wilcken.

Avec AFP

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