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Les autorités américaines ferment le port d'entrée de Del Rio pour renforcer leur plan d'expulsion des migrants


Des migrants, dont beaucoup d'Haïti, traversent le Rio Grande à pied depuis Del Rio, au Texas, pour retourner à Ciudad Acuña, au Mexique, le dimanche 19 septembre 2021, afin d'éviter l'expulsion des États-Unis vers Haïti. (Photo AP/Félix Marquez)
Des migrants, dont beaucoup d'Haïti, traversent le Rio Grande à pied depuis Del Rio, au Texas, pour retourner à Ciudad Acuña, au Mexique, le dimanche 19 septembre 2021, afin d'éviter l'expulsion des États-Unis vers Haïti. (Photo AP/Félix Marquez)

Les autorités américaines ont fermé le port d'entrée de Del Rio au Texas pour contrer l’énorme afflux de migrants, alors que plus de 12 000 Haïtiens demandeurs d'asile sont arrivés au Texas. Leur refoulement pourrait être l'expulsion massive de migrants la plus rapide de l'histoire des États-Unis.

Cette fermeture temporaire et ce changement sont nécessaires pour que le CBP puisse répondre aux besoins urgents de sûreté et de sécurité présentés par un afflux de migrants à Del Rio et entrent en vigueur immédiatement”, indique le communiqué des Services de des douanes et la protection des frontières, cité par Marseilles News Net.

Cela fera progresser et protégera les intérêts nationaux et contribuera à assurer la sécurité du public voyageur, du trafic commercial et des employés et installations du CBP.”, ajoute-t-il

Le port d'entrée entre les États-Unis et le Mexique à Del Rio, au Texas, est resté fermé lundi. Plus de 12000 migrants, principalement haïtiens, continuaient de se rassembler sur le sol américain sous le pont de Del Rio, en attendant d'être mis en détention.

Les postes de contrôle frontaliers à Del Rio ont également été fermés.

Ces points de contrôle sont là pour interdire les personnes qui tentent d’échapper à l’arrestation. Del Rio dirige le pays dans les “fugues​”, des immigrants illégaux qui ont échappé à la capture par les forces de l’ordre à la frontière elle-même, ​a confié à Fox News Brandon Judd, chef du Conseil national de la patrouille frontalière, le syndicat représentant les agents de la patrouille frontalière.​

Jon Anfinsen, président local du Syndicat de la patrouille frontalière, secteur Del Rio a rapporté à VOAAfrique que dimanche, les migrants étaient dans les 14 000." Et depuis que le DPS est arrivé et qu'ils ont pu bloquer certains des débarquements à la rivière, nous sommes tombés à environ 12.000.", indique-t-il.

Depuis plusieurs jours, les autorités américaines s'efforcent de faire sortir les migrants de sous le pont et de les éloigner de la chaleur pour les emmener vers des centres de traitement, où les autorités déterminent qui peut demander l'asile et qui sera renvoyé en Haïti par avion.

Long et difficile parcours pour les migrants

La plupart des Haïtiens qui sont arrivés au Texas disent qu'ils vivaient au Brésil et au Chili, certains depuis le tremblement de terre de 2010. Ils ont entrepris le long voyage vers les États-Unis, encouragés par le bouche-à-oreille selon lequel c'était le moment idéal pour essayer de traverser la frontière.

L'administration Biden les rapatrie par avion dans ce qui pourrait être l'expulsion massive de migrants la plus rapide de l'histoire des États-Unis.

Jean, l'un des migrants haitiens, confie qu'il a passé les derniers mois au Mexique, à la frontière de la Guatemala. Il était retenu par le gouvernement mexicain.

"C'est très difficile pour moi. Par exemple, j'ai passé deux mois, sans travail, sans rien à manger.", confesse-t-il.

Ces dernières semaines, le pont est devenu un lieu de rétention pour les migrants traversant le fleuve Rio Grande, tandis que les agents de la patrouille frontalière s'efforçaient de gérer l'afflux massif.

"Les gardes frontières du secteur de Del Rio n'ont pas pu contrôler correctement sur le terrain depuis plusieurs mois maintenant, parce que nous sommes tous à l'intérieur à nous occuper du traitement et des enfants qui sont sous notre garde.", explique Jon Anfinsen, de la patrouille frontalière américaine.

Certains habitants locaux disent que le simple nombre de migrants les rend nerveux.

"Quand vous avez plus de 20 000 personnes sous le pont. Et quand les patrouilles commencent, les gens commencent à s'agiter. Et ici on parle d'une communauté de 45 000 personnes, c'est la moitié de la population de cette ville.", affirme Peggy Duran, une habitante de Del Rio​

Guerline Jozef, travaille pour Haitian Bridge Alliance, un groupe de défense des migrants. Il affirme que les Haïtiens respectent la loi.

"Une chose que j'entends les gens dire, c'est : 'Ils viennent ici illégalement'. Non. La chose légale qu'ils doivent faire est de venir et de demander l'asile, et c'est ce qu'ils font, mais ce qui se passe, c'est que les États-Unis refusent de leur donner accès à cette protection.", déplore-t-elle.​

Les États-Unis ont expulsé par avion plus de 3 000 migrants haïtiens et ont prévu d'autres vols dans les jours à venir dans ce que certains appellent l'expulsion à grande échelle de migrants la plus rapide de l'histoire des États-Unis.

Mais Haïti, avec son récent tremblement de terre et ses troubles politiques, n'est pas en mesure de gérer le retour des citoyens, selon les défenseurs des migrants.

Pour les migrants haïtiens, arriver au Texas pour être déporté par la suite a été dévastateur. Dieudonné Cassagne qui a vécu et travaillé en Amérique du Sud est maintenant de retour en Haïti.

"Le voyage pour arriver aux États-Unis a été difficile. Les Etats-Unis nous ont déportés. Malheureusement, ils ne nous ont laissé prendre aucune de nos affaires. C'était comme être en prison, pas de nourriture, rien.", regrette Dieudonne Cassagne, déportée en Haïti.

Ceux qui sont renvoyés en Haïti reçoivent 100 dollars, et leur rêve de vivre et travailler aux États-Unis semble terminé.

Ré​actions des hommes politiques amé​ricains

Plus de 50 législateurs démocrates ont exhorté vendredi l'administration Biden à suspendre les expulsions vers Haïti alors que près de 10 000 migrants ont submergé Del Rio, au Texas, dont beaucoup sont haïtiens, raporte CNN. Les législateurs du Texas sont horrifiés par cette situation.

La vice-président des États-Unis, Kamala Harris, considère que la situation à Del Rio, au Texas est grave. "Les images que j'ai vues sont horribles. Les êtres humains ne devraient jamais être traités de cette façon et je suis profondément troublé par les images que j'ai vues.", a-t-elle twetté.

Pour le sénateur Ted Cruz, R-Texas, qui s'est rendu sur place, il s'agit d'un “désastre causé par l’homme”.

Beaucoup de personnes mettent en cause les politiques de l’administration Biden dont le retrait des protections aux frontières , parmi lesquelles les protocoles de protection des migrants et la décision d’accorder le statut de protection temporaire (TPS) aux Haïtiens déjà dans le pays.

Pour endiguer le flux des migrants, le chef des Républicains à la Chambre, Kevin McCarthy, sollicite du président américain Joe Biden un déploiement de la Garde nationale.

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