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Les autorités dénoncent les "maux" de la justice en RDC


Le ministre de la Justice congolais Alexis Thambwe Mwamba, Kinshasa
Le ministre de la Justice congolais Alexis Thambwe Mwamba, Kinshasa

Les autorités ont présenté mercredi à Kinshasa un "tableau sombre" d'une justice "infectée par plusieurs maux" en République démocratique du Congo, suscitant aussitôt les critiques des défenseurs des droits de l'Homme à leur encontre.

"La justice reste infectée par plusieurs maux", a déclaré le ministre de la Justice congolais Alexis Thambwe Mwamba, devant le Conseil supérieur de la magistrature au cours d'une cérémonie officielle.

Selon le ministre Thambwe, "de nombreuses personnes [sont] détenues depuis de longues années sans régularisation de leur détention et sans qu'elles ne soient non plus présentées devant la juridiction du jugement tout simplement parce que l'inculpé ou sa famille n'a pas satisfait aux exigences pécuniaires du magistrat instructeur ou de son office".

Parmi les maux qui rongent le secteur judiciaire congolais, M. Thambwe cite "la lenteur dans la distribution de la justice" alors que "les délais des prononcés sont rarement respectés".

Le ministre a par ailleurs affirmé que "l'arrestation et la détention sont devenues un instrument d'intimidation et de terreur contre les inculpés pour les amener à libérer leurs avoirs".

M. Thambwe a également dénoncé les "actes de certaines autorités politiques dont l'interférence dans la procédure judiciaire impacte négativement la justice dans notre pays et mettent à mal l'indépendance de la magistrature".

"Ce tableau sombre de l'image actuelle de la justice dans notre pays" ne peut laisser indifférent, a-t-il encore dit.

"Je partage totalement son analyse mais nous disons que la grande responsabilité incombe au gouvernement qui entretient cette situation", a réagi auprès de l'AFP Georges Kapiamba, président de l'Association congolaise pour l'accès à la justice (Acaj, une ONG de défense des droits de l'Homme).

Pour M. Kapiamba, "les détentions arbitraires sont le fait des services de sécurité congolais notamment l'Agence nationale de renseignements".

"Des plaidoyers menés par des défenseurs des droits de l'Homme auprès des ministres de la Justice et de l'Intérieur en faveur des personnes détenues au secret pendant des mois par les services de sécurité civil et militaire, sans droit de visite des membres de famille et d'avocats, sont restés sans suite", a-t-il accusé.

La RDC a été élue lundi au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, suscitant de vives critiques des Etats-Unis et d'ONG dénonçant son bilan en la matière.

Avec AFP

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