Le président Deby affirme qu’une enveloppe de 5 milliards de francs CFA est déjà mise à la disposition du trésor public aux fins de soulager cette frange de la population pendant la crise sanitaire imposée par la pandémie du nouveau coronavirus.
Le syndicaliste Brahim Ben Seid salue la décision du chef de l’Etat, car dit-il, "ce groupe de personnes souffre depuis plusieurs années. Ils n’ont pas reçu leur droits sociaux et Dieu merci avec cette pandémie, le chef de l’Etat a décidé de payer aux moins leurs droits". "S’il respecte réellement ce qu’il avait dit, c’est une bonne chose", a déclaré Brahim Ben Seid.
En revanche, les bénéficiaires disent ne pas croire à une telle promesse venant des autorités tchadiennes.
"Je ne crois pas, parce que avant aussi, ils nous ont fait la même promesse mais on a rien eu", se lamente la veuve d’un militaire, mère de 9 enfants. Elle dit avoir souffert seule avec ses enfants.
Bourkou Louise Ngaradoumri, veuve et femme politique, demande à tous les ayants droit d’être optimistes.
"Si le chef de l'Etat a fait cette déclaration, c'est qu’il est à mesure de réaliser ce qu’il a dit pour que les Tchadiens puissent avoir confiance en lui. Parce que du point de vue alimentaire, la situation est catastrophique et le peuple tchadien attend sa réaction concrète", a-t-elle affirmé à VOA Afrique.
Elle plaide pour qu’un recensement en bonne et due forme soit organisé pour que tous les ayants droit -- des provinces comme de N’Djamena -- puissent bénéficier de cette promesse.
Pour Mme Monbé Ndobui, la promesse du président n’engage que celui qui y croit.
"Je ne suis pas rassurée. Pour avoir accès à un service, il faut débloquer de l’argent. Par exemple si tu as arriéré d’un million, les gens de la caisse vont te demander la moitié avant de te payer le reste", a-t-elle déploré en soulignant qu’elle est persuadée que dans la pratique, "ce qui va se passer va nous décourager encore plus".
Le syndicaliste Brahim Ben Seid souhaite la création d’un comité pilote avec la participation des syndicalistes pour une gestion transparente de ces fonds. Il estime que si l’Etat ne met pas de garde-fous, les bénéficiaires n’auront pas ce qu’ils devraient recevoir.
Des émissaires des chefs de carrés sont à pied d’œuvre pour recenser les ménages dans les différents arrondissements. Mais ces émissaires ne sont pas à mesure d’expliquer les détails de l’assistance prônée par les autorités de N’Djamena.