Des vidéos prises à l'aide de téléphones mobiles et vues par l'AFP montrent des policiers en civil embarquant des employés chinois de CGTN dans des véhicules, tout en demandant aux employés d'une autre nationalité de montrer leur passeport ou de les accompagner au poste de police.
"Ils avaient des armes automatiques, c'était effrayant", a assuré à l'AFP un journaliste non-chinois de CGTN à l'AFP, sous couvert de l'anonymat.
Propriété de l'Etat chinois, CGTN est une chaîne de télévision de langue anglaise diffusant ses programmes à travers le monde.
"Tous les étrangers arrêtés à la CGTN ont été relâchés une fois leurs documents vérifiés", a déclaré Joseph Boinnet, le chef de la police kényane à la radio kényane Capital FM.
L'ambassade de Chine, dans un communiqué, déclare qu'elle a reçu des appels à l'aide de 13 ressortissants chinois.
"Ils nous ont dit avoir été détenus par la police kenyane bien qu'ils soient en possession de documents légaux (...) Plusieurs événements similaires ont eu lieu récemment", indique l'ambassade, qui a transmis sa "préoccupation" par voie diplomatique au Kenya.
Les autorités kényanes ont lancé en août une vaste opération visant à arrêter les étrangers en situation illégale dans le pays, après avoir organisé une période de 60 jours où tous les étrangers vivant dans le pays ont du faire revalider leur permis de séjour.
La semaine dernière, le ministère de l'Intérieur a annoncé l'ouverture d'une ligne de téléphone permettant au public de dénoncer les étrangers en situation illégale, une décision dénoncée par Amnesty International, notamment.
"C'est extrêmement préoccupant que les citoyens soient encouragés à appeler un numéro pour dénoncer les cas de migrants sans papiers", a déclaré samedi le directeur adjoint du bureau Afrique de l'Est d'Amnesty International, cité dans un communiqué. "Cela va vraisemblablement augmenter la xénophobie contre les travailleurs étrangers, les réfugiés et les demandeurs d'asile".
Le Kenya et la Chine entretiennent de bonnes relations diplomatiques. La Chine a par exemple financé 90% des 2,8 milliards d'euros qu'a coûtés la construction d'une ligne de chemin de fer reliant la ville côtière de Mombasa à la capitale Nairobi.
Le président Uhuru Kenyatta a par ailleurs participé ces derniers jours à un sommet sur les relations entre la Chine et l'Afrique, à Pékin, où il devrait signer un accord sur le financement de la seconde phase de ce projet ferroviaire, qui doit relier l'Ouganda.
Avec AFP