"Oui, le FPI aura un candidat en 2020. Les élections auront lieu et M. (Alassane) Ouattara quittera le pouvoir. Nous nous mobilisons pour ça", a déclaré Assoa Adou, secrétaire général du FPI, sans toutefois évoquer directement la situation de Laurent Gbagbo, en liberté conditionnelle en Belgique dans l'attente de la décision de la Cour pénale internationale (CPI) sur un éventuel procès en appel.
Le retour de M. Gbagbo en Côte d'Ivoire est une des grandes inconnues de la politique ivoirienne. Acquitté en première instance par la CPI, M. Gbagbo doit attendre que la Cour statue sur l'appel du parquet qui a contesté l'acquittement.
Depuis 2011, le FPI s'est scindé en deux factions : d'un côté les "historiques" comme M. Adou, qui ont boycotté les scrutins en l'absence de M. Gbagbo, de l'autre des "rénovateurs" représentés par l'ancien Premier ministre Pascal Affi Nguessan, qui participent à la vie politique.
De son côté, le secrétaire exécutif du PDCI, Maurice Kakou Guikahué, a confirmé que son parti ne boycotterait pas le scrutin même si l'opposition n'obtient pas la réforme qu'elle désire de la Commission électorale indépendante (CEI).
"On va participer aux élections. Nous luttons pour que la CEI change - et ça va changer - mais si d'aventure ça ne changeait pas, nous allons partir aux élections" a-t-il précisé.
Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts, la présidentielle d'octobre 2020 s'annonce tendue en Côte d'Ivoire. Les élections municipales et régionales de 2018 avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.
Le président Ouattara, 77 ans, entretient depuis plusieurs mois le mystère sur une éventuelle candidature, réservant sa décision pour 2020. Il a récemment affirmé qu'il serait candidat si ses rivaux historiques Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié se présentaient.
Bien que terminant son deuxième mandat, le président Ouattara estime avoir le droit de se représenter, en raison d'un changement de Constitution en 2016, ce que conteste l'opposition.
La date butoir pour le dépôt des candidatures à la présidentielle a été fixée à juillet 2020.
Agé de 85 ans, l'ancien président Henri Konan Bédié (1993-1999) entretient lui aussi le doute sur sa candidature.
De son côté, Emmanuel Altit, l'avocat de l'ex-président Gbagbo, 74 ans, a demandé une libération sans condition de son client, émettant "l'hypothèse" qu'il puisse "poser sa propre candidature".