Le bras de fer se poursuit au sixième jour d'une grève qui affecte le secteur des transports, sur fond d'organisation du temps de travail. "Je souhaite que (le conflit social) soit réglé", a lancé le président de la République François Hollande, dimanche, jour où il s'est rendu dans le camp de base des Bleus à Clairefontaine. "Personne ne comprendrait que les trains ou les avions (...) puissent empêcher le (...) déplacement des spectateurs", a insisté le chef de l'État.
Un message relayé lundi matin par la maire de Paris Anne Hidalgo sur Europe 1: "On va recevoir beaucoup de touristes, beaucoup de supporteurs. Paris va être une ville de fête. Je souhaite vraiment que Paris soit propre et qu'on puisse mettre entre parenthèses un certain nombre de conflits".
Mais les syndicats restent fermes. "On veut que ça monte encore", a répliqué lundi matin Éric Santinelli, porte-parole de SUD, présent à Marseille où des militants du syndicat ont organisé un barrage filtrant à l'entrée du siège régional de la SNCF.
Ces actions se prolongent alors qu'une partie du pays est par ailleurs touchée par des inondations et crues record. "La position des grévistes de la SNCF est de moins en moins compréhensible (...) parce qu'aujourd'hui vous avez des dizaines de milliers de Franciliens qui sont dans une galère noire, avec des inondations qui les ont privés de leur logement", a protesté sur Radio Classique Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France (LR).
Les participants débarquent
Le premier Euro de l'histoire à 24 équipes a pris chair depuis dimanche et l'arrivée des premières sélections. La Roumanie, l'Irlande du Nord, le Pays de Galles et la Russie ont ainsi débarqué en France.
A chacun son style, costume bleu strict et cravate mauve pour les Russes, futurs hôtes du Mondial-2018; survêtement rouge et noir décontracté pour les Gallois. Pour les Roumains, adversaires de la France au Stade de France vendredi, pas le temps de flâner: à peine arrivés et déjà sur le terrain pour s'entraîner.
Les Bleus ont eux retrouvé leur repaire de Clairefontaine après un stage en Autriche et un dernier match de préparation convaincant (3-0) contre l'Écosse (non qualifiée) samedi à Metz. Dimanche, ils ont remis à leur invité de marque, François Hollande, le maillot 24, comme 24e homme. Un seul joueur peut le tutoyer: le défenseur d'Arsenal Laurent Koscielny, originaire de Tulle dont le chef de l'État fut maire. "Le samedi, pendant le marché, il faisait la bise à tout le monde. Voilà (le tutoiement) est resté", raconte amusé le joueur dans L'Équipe.
Lundi, c'est l'arrivée de l'Angleterre qui devait faire le buzz médiatique: près de 450 journalistes anglais attendent l'équipe aux Trois Lions à Chantilly.
Menace terroriste "pour un temps long"
Il n'est pas un jour sans que le mot terrorisme s'invite dans les conversations, sept mois après les attentats de Paris revendiqués par l'État islamique (EI). François Hollande l'a admis dimanche sur France Inter: "Elle existe, la menace. Cette menace, elle vaut, hélas, pour un temps qui sera long (...) donc il faut que l'on prenne toutes les garanties pour que cet Euro-2016 soit réussi".
"Au point de vue préparation, on a fait du mieux qu'on pouvait. Le seul problème, c'est la menace. Et là, très honnêtement, je suis inquiet", confie à l'AFP un responsable de la lutte anti-terroriste qui, parce qu'il n'est pas autorisé à s'exprimer publiquement, demande à rester anonyme.
Ce risque est illustré lundi par une affirmation des services secrets ukrainiens selon laquelle un Français, arrêté le 21 mai en Ukraine avec un arsenal, préparait au total 15 attentats en France pour la période de l'Euro.
Selon les services secrets ukrainiens, cet homme avait fait part de son opposition à "la politique de son gouvernement concernant l'arrivée massive d'étrangers en France, la diffusion de l'islam et la mondialisation".
Avec AFP