"Les Etats-Unis n'ignoreront pas les violations des droits de l'Homme, dont le droit à la liberté religieuse" au Soudan, a déclaré le secrétaire d'Etat américain adjoint John Sullivan au deuxième et dernier jour d'une visite dans ce pays.
"Le gouvernement du Soudan (...) devrait immédiatement suspendre la démolition de lieux de culte, dont des mosquées et des églises", a ajouté M. Sullivan lors d'un discours à l'université Al-Koran Al-Karim à Omdurman, la ville jumelle de Khartoum.
Le gouvernement justifie ces démolitions par le manque de permis de construire ou des irrégularités quant à la construction, selon les médias soudanais.
Il est difficile de savoir combien de lieux de culte ont été détruits dans le pays.
"Soutenir les droits de l'Homme, dont la liberté religieuse, a été et continuera d'être un facteur crucial dans l'engagement (...) des Etats-Unis vis-à-vis du Soudan", a ajouté le responsable américain.
"Depuis que le sud du Soudan (en grande partie chrétien) a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, le gouvernement soudanais a grandement oeuvré à réduire le nombre d'églises et leurs activités au Soudan", estime John Prendergast, fondateur de Enough Project, une ONG de prévention des conflits.
Alors que des ONG accusent aussi régulièrement Khartoum de restreindre la liberté d'expression, M. Sullivan a indiqué que son pays appelait le Soudan "à protéger les opposants politiques, les défenseurs des droits de l'Homme, les groupes de la société civile et les médias".
Après des années de tensions diplomatiques, les relations entre Washington et Khartoum ont enregistré une embellie sous la présidence de Barak Obama qui a débouché sur une levée par son successeur Donald Trump d'un embargo américain de 20 ans sur Khartoum.
Les Etats-Unis ont ainsi décidé en octobre de lever certaines sanctions, tout en maintenant le Soudan dans sa liste des Etats soutenant "le terrorisme".
M. Sullivan avait déclaré jeudi qu'au regard des décisions "positives" du Soudan depuis l'an dernier, Washington était prêt à discuter pour retirer le Soudan de cette liste noire.
Avec AFP