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Les Etats-Unis bombardent un convoi pro-régime en Syrie


Le secrétaire à la Défense, Jim Mattis, devant une carte de la Syrie et de l'Irak, tout en parlant aux médias à propos du groupe Etat islamique au Pentagone, le 19 mai 2017.
Le secrétaire à la Défense, Jim Mattis, devant une carte de la Syrie et de l'Irak, tout en parlant aux médias à propos du groupe Etat islamique au Pentagone, le 19 mai 2017.

Les Etats-Unis ont bombardé jeudi un convoi lié au régime syrien près de la frontière jordanienne six semaines après les premières frappes de l'administration Trump dans le pays, tout en assurant ne pas chercher à s'impliquer dans la guerre civile.

Parallèlement, dans le centre de la Syrie, les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont mené une nouvelle attaque sanglante qui a fait plus de 50 morts, dont la moitié de miliciens pro-régime.

Ces derniers développements interviennent alors que se tiennent depuis mardi à Genève de nouveaux pourparlers de paix sous l'égide de l'ONU entre représentants du régime et de l'opposition, qui ont accepté de former un comité d'experts sur la Constitution.

"La coalition a frappé des forces pro-régime (...) qui posaient une menace pour des forces américaines et des forces alliées (syriennes) à Al-Tanaf" près de la frontière jordanienne, a déclaré le colonel Ryan Dillon, un porte-parole militaire de la coalition antijihadistes commandée par Washington.

Un autre responsable américain a précisé à l'AFP, sous couvert de l'anonymat, que les forces pro-régime frappées étaient "probablement" des milices chiites, sans être plus précis sur leur identité.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, huit personnes "pour la plupart non-syriennes" ont été tuées dans cette frappe.

En revanche le régime de Damas n'avait pas confirmé jeudi soir la frappe américaine.

Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a assuré que les Etats-Unis ne cherchaient pas à "augmenter leur rôle" dans la guerre civile mais défendraient leurs troupes si elles sont menacées.

Les Etats-Unis et la coalition ne bombardent pas les forces liées au régime syrien, à l'exception du bombardement de la base aérienne syrienne d'Al-Chaayrate début avril décidée par le président Donald Trump après une attaque chimique imputée au régime.

- Attaque de l'EI -

Ailleurs en Syrie, dans l'est de la province de Hama, les jihadistes de l'EI ont bombardé à l'aube deux villages avant de les attaquer, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Au cours de l'attaque, 52 personnes ont péri, dont au moins 15 civils et 27 miliciens prorégime, a précisé l'Observatoire. Le groupe extrémiste sunnite a de son côté perdu 15 combattants.

L'attaque a visé Aqareb, où la population est en majorité ismaélienne, une branche du chiisme, et la localité de Majoubé, distante de 7 km, où vivent des sunnites et des minorités jaafarite, ismaélienne et alaouite.

L'agence officielle Sana, citant une source hospitalière, a affirmé que l'attaque avait fait 52 morts et une centaine de blessés à Aqareb, sans faire mention du village de Maboujé. En revanche, elle précise que la majorité des civils tués à Aqareb ont été décapités et leurs membres amputés.

Le village de Maboujé avait déjà été la cible d'une attaque de l'EI en mars 2015. Les jihadistes y avaient exécuté 37 civils et kidnappé 50 autres, dont la moitié de femmes.

- Comité d'experts -

Le régime, les rebelles et l'EI se partagent le contrôle de la province de Hama, située dans le centre du pays en guerre depuis 2011.

Cette attaque survient alors que l'EI est attaqué de toutes parts et que son territoire se réduit comme peau de chagrin.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes appuyée par la coalition internationale, sont à la porte de leur bastion de Raqa; les forces du régime pourchassent les jihadistes dans les provinces de Homs, d'Alep et de Hama tandis que les rebelles avancent dans le sud.

Le patron de l'Otan Jens Stoltenberg a affirmé jeudi que certains pays membres de l'organisation estiment qu'il faut envoyer un "signal politique" en rejoignant formellement la coalition anti-EI, mais il n'est toutefois "pas question" de s'engager dans des opérations de combat.

A Genève, l'ONU a annoncé jeudi que les représentants du gouvernement et de l'opposition --représentée par le Haut comité de négociations (HCN)-- avaient accepté de former un comité d'experts pour discuter des "questions constitutionnelles".

Les participants doivent discuter de quatre thèmes majeurs: la Constitution, la gouvernance, les élections et la lutte contre le terrorisme.

Mais jeudi, le chef de la délégation gouvernementale Bachar al-Jaafari a minoré l'importance des discussions sur les questions constitutionnelles.

"Le travail des experts n'a rien à voir avec la Constitution. Ils ne prendront d'ailleurs aucune décision", a-t-il dit à la presse. Il a cependant indiqué que les discussions informelles se poursuivraient vendredi.

En revanche, huit groupes rebelles ont annoncé dans la nuit suspendre leur participation au HCN pour protester contre le processus de décision lors des discussions.

En six ans, la guerre a causé la mort de plus de 320.000 personnes, chassé plus de la moitié des Syriens de leur foyer et détruit l'économie et les infrastructures du pays.

Avec AFP

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