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Les Etats-Unis démentent une frappe sur un camp de réfugiés afghans au Pakistan


Un soldat pakistanais garde la frontière avec l'Afganistan, le 16 mai 2014.
Un soldat pakistanais garde la frontière avec l'Afganistan, le 16 mai 2014.

La frappe s'est déroulée mercredi matin dans l'ouest du pays et a tué un commandant de rang moyen du réseau Haqqani, allié des talibans afghans, selon des responsables locaux et une source proche du groupe islamiste interrogés par l'AFP.

Les Etats-Unis ont nié avoir frappé un camp de réfugiés afghans au Pakistan dans un tir de drone comme les en accuse Islamabad, sur fond de tensions diplomatiques toujours vives entre les deux pays.

Cette frappe a été condamnée dans la soirée par le ministère pakistanais des Affaires étrangères. Ce dernier l'a qualifiée d'"action unilatérale" et l'a accusée d'avoir visé un camp de réfugiés afghans, sans plus de détail et sans mentionner de victimes potentielles.

L'ambassade américaine à Islamabad a rejeté cette allégation: "L'affirmation dans un communiqué (du ministère des Affaires étrangères) hier selon laquelle les forces américaines ont frappé un camp de réfugiés afghans dans l'agence (tribale) de Kurram est fausse", a déclaré un porte-parole à l'AFP jeudi.

Des sources locales ont indiqué à l'AFP que la frappe s'est déroulée avant l'aube dans une zone située à plus de 50 km de la frontière afghane dans le village de Mamuzai, dans l'agence de Kurram.

Un porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a indiqué à l'AFP que les agences tribales, dont Kurram fait partie, n'abritent pas de camps de réfugiés. Des sources locales ont également indiqué ne pas avoir connaissance d'un tel site dans cette zone.

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a néanmoins réaffirmé jeudi que la zone abrite deux camps de réfugiés dont l'un a été frappé par le drone.

"Le Pakistan condamne la frappe de drone menée par la mission Resolute Support dans l'agence de Kurram hier, qui a visé un camp de réfugiés afghans" a-t-l dit lors d'un point de presse hebdomadaire.

"Le Pakistan souligne aussi la nécessité d'une rapatriation prématurée des réfugiés afghans, étant donné que leur présence au Pakistan aide les terroristes afghans à se mêler et à se fondre parmi eux", a-t-il ajouté.

Près de 1,4 million de réfugiés afghans se trouvent toujours sur le sol pakistanais, selon des chiffres du HCR. Selon des estimations officieuses, 700.000 autres réfugiés s'y trouvent de manière clandestine.

Le Pakistan a fixé au 31 janvier la date-butoir à laquelle tous les réfugiés doivent rentrer en Afghanistan. Des dates-butoirs similaires dans le passé ont régulièrement été repoussées.

Les Etats-Unis ont indiqué au début du mois qu'ils pourraient suspendre jusqu'à 2 milliards de dollars d'aide au Pakistan, accusé d'être trop complaisant à l'égard de groupes insurgés comme les talibans afghans ou leurs alliés du réseau Haqqani.

Le président Donald Trump s'était montré très dur envers le Pakistan au tout début janvier, l'accusant de "mensonges et de duplicité" dans sa lutte contre le terrorisme.

Avec AFP

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