L’annonce de l’assouplissement des relations diplomatiques entre leur deux pays a été faite après la libération de l'Américain Alan Gross, condamné et écroué à Cuba depuis cinq ans pour espionnage, en échange avec trois agents cubains arrêtés en 1998 aux Etats-Unis et condamnés en 2001 pour espionnage.
Le président Barack Obama a déclaré, dans son allocution historique depuis la Maison Blanche, l'ouverture d'un "nouveau chapitre" avec Cuba.
M. Obama s'est engagé à examiner avec le Congrès américain la levée de l'embargo imposé depuis un demi-siècle par les Etats-Unis à l'île communiste.
"L'isolement de Cuba n'a pas fonctionné", a déclaré le président américain.
M. Oboma a prôné une "nouvelle approche" et déclarant en espagnol : "Nous sommes tous Américains".
Le chef d’Etat américain a même précisé qu’il a demandé au secrétaire d’Etat John Kerry d’entamer immédiatement des discussions sur la normalisation des relations diplomatiques avec La Havane.
Pour Maxime Larivé, chercheur en relations internationales à l'Université de Miami, "le changement est apparu dès l'élection de Barack Obama en 2008. Le changement des relations entre l'Union européenne et Cuba depuis années y est aussi pour beaucoup."
Il y aura également une révision quant à la désignation de Cuba comme une nation terroriste. Les voyages entre les deux pays seront désormais plus faciles. Et M. Obama souhaite voir une coopération dans le domaine de la santé, notamment dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.
Le président américain a, toutefois, souligné que son gouvernement n’abandonnera pas ses positions sur les questions de démocratie et de droits humains, deux points soulevés par les critiques de cette normalisation.
Alors que Barack Obama annonçait ce changement dans la politique américaine vis-à-vis de l’unique île communiste de la Caraïbe, son homologue Raul Castro s’adressait au peuple cubain, en déclarant qu’il est temps de "laisser derrière nous l’héritage de la colonisation et du communisme".
Messieurs Obama et Castro s’étaient entretenus par téléphone mardi, mais Fidel Castro, le leader emblématique de la révolution cubaine et grand frère de l’actuel président, n’a pas pris part aux discussions, a déclaré un responsable cité par l’AFP.
Axel Gyldén, journaliste à L’Express, estime que cette détente entre Washington et La Havane était prévisible. "Il y a d'abord eu une serie d'articles dans le New York Times qui appelaient a la normalisation. Ils ont ete tres debattus dans la communaute cubaine", explique ce spécialiste de Cuba.
"L'autre facteur est le pétrole vénézuélien : Cuba sait depuis la mort de Hugo Chávez que la situation dans le pays est très volatile au Venezuela. Cuba a donc besoin de solutions alternatives", ajoute M.Gyldén
A signaler que le pape François a joué un rôle crucial dans le rapprochement entre les deux pays, ce pour lequel les deux leaders l’ont remercié.
Les Etats-Unis et Cuba, qui séparés seulement par les 150 km du détroit de Floride, n'ont plus de relations diplomatiques officielles depuis 1961. Vivement critiqué à Cuba, l'embargo américain, maintenu depuis 1962, est condamné chaque année aux Nations unies à une écrasante majorité.