Depuis 1992, quand l’Assemblée générale a commencé son vote annuel sur la levée de l’embargo, les Etats-Unis et leur fidèle allié israélien avaient toujours voté contre. Mais nous sommes en 2016. Barack Obama et Raul Castro ont initié un rapprochement allant jusqu’à l’ouverture d’ambassades à La Havane et Washington.
Les choses ont changé entre les deux anciens ennemis de la guerre froide. Et c’est sous des applaudissements nourris que Samantha Power, la représentante du gouvernement américain à l’ONU a annoncé que cette année, Washington a choisi l’abstention. Le vote final : Sur 193 membres, 191 ont voté pour la levée de l’embargo. Deux abstentions : les Etats-Unis et Israël.
Mme Power a, néanmoins, précisé que ce vote n’équivaut pas à un soutien de toutes les politiques et pratiques du gouvernement cubain.
Elle a dénoncé ainsi "les graves violations des droits de l'homme que le gouvernement cubain continue de commettre avec impunité contre son propre peuple", dont des "arrestations arbitraires" d'opposants.
Elle a cependant souligné que le régime castriste "avait fait des progrès importants" dans la santé et l'éducation et a rendu un vibrant hommage aux médecins cubains envoyés pour lutter contre l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest.
"Israël salue les progrès réalisés dans les relations entre les Etats-Unis et Cuba" et entend maintenir son "étroite coopération" avec Washington à l'ONU, a expliqué l'ambassadeur israélien Danny Danon.
Le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez Parilla a fustigé un embargo qui "nuit gravement à la population cubaine et au développement économique du pays".
"Les dommages causés à la population par ce blocus sont incalculables", a-t-il affirmé. Il a longuement énuméré certains des effets néfastes et a estimé que les mesures prises jusqu'ici par Washington pour l'assouplir "étaient positives mais d'une ampleur et d'une efficacité très limitées".
Il a suggéré que Barack Obama pouvait faire davantage pour alléger en particulier les restrictions financières imposées aux banques cubaines.
Somme toute, le vote qui plairait davantage à la Havane c’est celui du Congrès américain aujourd’hui dominé par les républicains… qui sont encore pour le maintien de l’embargo.
Avec AFP