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USA-Cuba : ce qui a changé depuis le dégel


Un drapeau américain et un drapeau de la compagnie militaire cubaine flottent près du logo d'un hôtel" Four Points by Sheraton " à La Havane , Cuba , le 27 Juin , ici 2016.
Un drapeau américain et un drapeau de la compagnie militaire cubaine flottent près du logo d'un hôtel" Four Points by Sheraton " à La Havane , Cuba , le 27 Juin , ici 2016.

Dans la foulée de l'annonce spectaculaire du rapprochement entre les Etats-Unis et Cuba fin 2014, les deux pays ont ouvert le vaste chantier de la normalisation de leurs relations.

Les deux anciens ennemis de la guerre froide ont officiellement rétabli leurs relations diplomatiques en juillet 2015, enregistrant quelques avancées sans toutefois parvenir à s'entendre sur les dossiers les plus épineux.

Diplomatie

Le moment fort du dégel a été la visite historique du président Barack Obama à Cuba en mars dernier. Il est devenu le premier président américain en exercice à poser le pied sur le sol cubain depuis la révolution castriste.

Dans un discours retransmis par la TV cubaine, il a appelé les Cubains à enterrer les derniers vestiges de la Guerre froide et a prononcé un plaidoyer pour les libertés dans le pays communiste.

Depuis fin 2014, des responsables des deux pays ont ouvert des négociations dans plusieurs domaines : droits de l'homme, télécommunications, lutte contre le trafic de drogue, protection de l'environnement, gestion de l'espace maritime commun.

Toutefois, les avancées concrètes demeurent peu nombreuses, malgré près de 100 réunions depuis 2015. Parmi les progrès les plus notables figurent le rétablissement des échanges postaux directs, le retour des croisiéristes américains sur l'île, et un accord sur la reprise des vols réguliers entre les deux pays, qui devrait être effective en septembre ou octobre.

Commerce

Dans la foulée de l'annonce du rapprochement, diplomates, dirigeants et investisseurs américains ont défilé sur l'île, visiblement soucieux de ne pas rater l'opportunité de conquérir ce marché longtemps coupé du monde occidental.

Mais le commerce bilatéral demeure limité et l'embargo américain imposé depuis 1962 entrave toujours l'investissement étranger et les échanges indispensables à l'ouverture économique engagée ces dernières années par Raul Castro.

Un certain nombre de restrictions commerciales contre l'île (télécommunications, envois d'argent, agriculture) ont été levées à l'initiative de la Maison Blanche, mais la suppression totale de l'embargo ne peut être décidée que par le Congrès, où la majorité républicaine reste hostile au rapprochement avec La Havane.

Des entreprises comme Netflix et Airbnb ont pu étendre leurs activités sur l'île cette année en n'autorisant le paiement qu'avec des cartes de crédit issues de banques étrangères.

La chaîne hôtelière Starwood a inauguré fin juin un hôtel à La Havane, marquant le retour d'une multinationale américaine à Cuba pour la première fois depuis la révolution castriste de 1959. Le groupe doit prochainement en ouvrir un autre, toujours dans la capitale cubaine.

Tourisme

Les touristes américains ne peuvent toujours pas se rendre individuellement sur l'île, mais l'administration Obama a assoupli les restrictions pour les voyages à but éducatif, culturel, sportif ou religieux notamment.

Près de 100.000 Américains se sont rendus à Cuba au cours des quatre premiers mois de 2016, doublant le chiffre de la même période de 2015.

Contentieux

Le 29 mai 2015, les Etats-Unis ont retiré Cuba de leur liste noire d'"Etats soutenant le terrorisme", ouvrant la voie à la reprise de leurs relations diplomatiques deux mois plus tard. Mais la normalisation complète des relations reste suspendue à la résolution de nombreux désaccords persistants.

Outre la levée de l'embargo, Cuba lie aussi la complète normalisation de ses relations avec Washington à la restitution de la base de Guantanamo, occupée par les Etats-Unis depuis 1903. Barack Obama a écarté tout renoncement à sa base navale située à l'est de l'île.

Le volet des compensations est aussi crucial : les Etats-Unis réclament 10 milliards de dollars à Cuba suite aux expropriations d'entreprises américaines après la révolution de 1959, tandis que La Havane exige le règlement de 300 milliards USD pour les dommages dus à l'embargo.

Enfin, La Havane réclame la levée de la loi américaine d'Ajustement. Celle-ci prévoit depuis 1966, pour les Cubains émigrant aux Etats-Unis, plusieurs avantages rendant attractif le départ vers ce pays et alimentant la migration clandestine, par la mer ou via des pays tiers pour les plus chanceux.

Avec AFP

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